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« Qu’aurions nous fait sans le Parc national des Cévennes ? »

Institutionnel
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Flore Thérond, Henri Couderc et Alexandre Vigne © Natacha Maltaverne - PNC
Flore Thérond, Henri Couderc et Alexandre Vigne © Natacha Maltaverne - PNC

 

Henri Couderc, maire de Cans et Cévennes et président de la communauté de communes Gorges Causses Cévennes a effectué deux mandats à la tête du conseil d'administration du Parc national avant de passer le relai.  Retour sur ses 7 ans et demi de présidence. 


 

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Votre opinion a-t-elle changé sur le Parc ?

 

A mon arrivée, je n’ai pas caché que je n’étais pas un amoureux transi du Parc national mais lorsque l’on veut changer les choses, il faut entrer dans la machine et le Parc a un ADN complexe. Franchement, je ne m’attendais pas à trouver une telle qualité de travail au sein de l’établissement.

La très grande majorité des agents effectue un travail de grande qualité, mais comme partout ailleurs dans la société, d’autres doivent faire des efforts pour que les relations avec le territoire se passent bien. Il me semble qu’un peu plus de pédagogie à destination des habitants du coeur serait nécessaire. Par exemple, depuis la création du Parc, la réglementation a évolué, des explications permettraient d’éviter certaines incompréhensions.


Quel bilan dressez-vous de votre mandature ?

J’ai été ravi de présider le Parc même si je n’ai pas fait l’unanimité. En tout cas, j’ai essayé de faire mon travail le plus honnêtement possible. L’une des prises de position du CA pour laquelle j’ai éprouvé le plus de fierté a été parmi les premières délibérations adoptées. Elle a donné la possibilité aux éleveurs de pouvoir effectuer des tirs de défense contre le loup en cas d’attaques successives de leurs troupeaux. Nous sommes le seul parc national à avoir adopté une telle délibération.

Parmi les réussites, je citerai le développement de la marque Esprit parc national qui est source de retombées économiques pour les prestataires touristiques et les producteurs. Lorsque nous avons obtenu le label RICE, je ne pensais pas qu’il profiterait aussi économiquement au territoire. Même si c’est une niche, il fait vivre des acteurs. Par ailleurs, je pense que le territoire n’a pas connaissance de ce que le Parc peut apporter financièrement avec les subventions. Si par le passé le Parc subventionnait la réfection des toitures à un niveau élevé, il ne finançait que cela. A l’heure actuelle, même si les enveloppes ont été réduites, le panel des subventions s’est élargi. Quand on dit tout cela, les gens trouvent que c’est normal, et bien non ! Dans mon dernier discours, j’ai posé cette question : qu’aurions nous fait depuis 1970, en Cévennes, sans le Parc national ? Nous aurions fait moins bien.

 

Quel rôle doit jouer le Parc dans les prochaines années ?

Je pense que le Parc devrait renforcer les partenariats avec les collectivités, travailler plus conjointement avec le Département. Il faudrait que la Région Occitanie qui dispose de deux parcs nationaux s’investisse davantage. Une collaboration plus forte avec les élus référents des communes serait bienvenue. Il y aura un tournant en 2026 avec les élections municipales, beaucoup d’élus ne se représenteront pas, il y aura un renouveau. La jeune génération aura sûrement de meilleures idées que l’ancienne !

Je pense que le Parc doit trouver des compromis entre préservation de la nature et développement durable. Il faut que chacun se mette autour de la table, le plus important est le dialogue.


 

 

Vous avez échangé avec Stéphan Maurin, le nouveau président du Parc ?


Je connais Stéphan Maurin depuis longtemps et je lui avais d’ailleurs proposé de reprendre le flambeau. Cela s’est passé naturellement. Être président d’un conseil d’administration lorsque l’on est maire, ce n’est pas simple. Il m’a fallu du temps pour en comprendre les rouages. A mes débuts, il n’y avait pas de directeur, j’ai été briefé par la directrice adjointe, Laurence Dayet, quelqu’un de très bien. Puis, j’ai été épaulé durant 6 ans par la directrice, Anne Legile. Si le «couple » directrice - président ne se fait pas confiance, ça ne fonctionne pas. J’ai travaillé en totale confiance dans une ambiance détendue même s’il n’y a pas eu que des bons moments comme la manifestation des agriculteurs dans la cour du château. Notre séjour au Québec pour représenter le Parc au congrès des parcs nationaux canadiens a été plus agréable ! Je terminerai en disant que je crois fortement en l'avenir du Parc, et surtout que nos enfants et petit enfants soient fiers d'avoir un territoire tourné vers un avenir responsable.

 

 

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Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc de serres en valats. Son Grand angle vous propose des focus thématiques sur les animations estivales et les nouveautés. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien

 

 

 

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