Partager

Les milieux ouverts et semi-ouverts

Les milieux ouverts jouent un rôle majeur sur le territoire du Parc national des Cévennes. Souvent l’héritage de pratiques pastorales millénaires, ils contribuent à la diversité des paysages et  la biodiversité.

 

Un milieu ouvert est un espace semi-naturel dont la surface occupée par les arbres est inférieure à 25 %.

Naturellement, un milieu ouvert évolue vers un milieu boisé. Cependant un relief particulier, un sol pauvre, la rigueur d’un climat ou encore l’influence des animaux sauvages et des activités humaines peuvent ralentir cette dynamique ou mener à la réouverture de milieux.

 

Les milieux herbacés, idéal pour les troupeaux

14661_a6.jpg
Paysage de milieu ouvert (pelouse) au Veygalier, sur le causse Méjean © Julien Marie
14652_a6.jpg
Paysage de milieu ouvert (pelouse) au Veygalier, sur le causse Méjean © Julien Marie
15679_a6.jpg
Troupeau en estive sur le mont Lozère vers le sommet de Finiels © Olivier Prohin
Les paysages de végétation basse, dominés par les graminées, témoignent généralement de la présence d’une activité d’élevage. Celle-ci influence le développement de la flore via la fauche ou le pâturage par des troupeaux.

 

Les pelouses ont une végétation particulièrement rase, inférieure à 50 cm. Elles occupent les sols peu fertiles et sont généralement exploitées par pâturage extensif.

La végétation des prairies est plus haute et plus dense. Les prairies occupent des zones plus fertiles et au sol plus profond. Elles sont souvent fauchées, une à deux fois par an, et pâturées lors du regain à l’automne. Leur foin est indispensable à l’alimentation des troupeaux pendant l’hiver.

Dans le Parc national, ces milieux présentent une grande diversité selon la nature des sols, les conditions d’humidité, l’altitude ou les pratiques agricoles.

Parmi les éléments les plus emblématiques, on notera :

 

Des milieux en régression

 

Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la superficie des pelouses et des prairies ne cesse de régresser. Les pratiques d’élevage et d’agriculture évoluent au détriment des petits troupeaux et des parcours les moins productifs. Malgré les efforts de relance portés par les acteurs de la filière agricole et le Parc national, de nombreux parcours et pâturages ne sont plus soumis à la dent des moutons et s’embroussaillent.

Ainsi, dans les années 50, les pelouses de la partie « nue » du causse Méjean occupaient 18 000 ha alors qu’en 2000, elles ne représentaient plus 10 800 ha.

 

 Les milieux buissonnants

13615_a6.jpg
Paysage du mont Lozère © Arnaud Bouissou
13796_a6.jpg
Paysage du mont Lozère © Arnaud Bouissou
14668_a6.jpg
Lande à callune mont-Lozère © Julien Marie
Landes, garrigues, maquis, lisières fourrés sont composés d’arbrisseaux ou d’arbustes. Parfois considérés comme des espaces « incultes », ils colorent les paysages en période de floraison (de jaune, de rose et de pourpre) et accueillent une flore et une faune très riches.

 

Les milieux buissonnants constituent des stades de transition entre les milieux herbacés dits « ouverts » et les milieux forestiers qualifiés de « fermés ».

 

Aujourd’hui, ces milieux buissonnants occupent 1/4 de la surface du mont Lozère, 1/5 des vallées cévenoles et du causse Méjean, 1/6 de l’Aigoual

 

Matorrals, garrigues, maquis dans les basses Cévennes calcaires :

Le mot "matorral" désigne des espaces buissonnants dominés par des arbrisseaux et des arbustes à feuillage persistant à l’étage méditerranéen (chêne vert, filaire à large feuille, pistachier térébinthe...). On y associe les garrigues  parcourues par les troupeaux.

 

Buis et genévriers sur les causses et les cans :

Les plateaux au climat rigoureux, sont ponctués par de nombreuses fruticées à buis, à genévrier commun ou à amélanchier. Dans les zones fraîches, on trouve le prunellier, l’aubépine et les rosiers sauvages. Ces buissons tendent à conquérir rapidement les espaces les moins pâturés.

 

Landes colorées sur les pentes des massifs siliceux :

Dans les basses Cévennes, beaucoup de pentes sont occupées par des formations basses de cistes et d’halimiums, de  fabacées (adénocarpe, genêt…) ou bien d’éricacées (bruyère cendrée, callune…).

Plus en altitude, dans les hautes vallées cévenoles, sur les flancs du Bougès, des massifs de l’Aigoual ou du mont Lozère, les versants sont colorés par la callune, le genêt à balais, le genêt purgatif et des lisières de fougère aigle.

Enfin, à l’approche des sommets, apparaissent les très prisées landes à myrtille ainsi que, sur le Mont-Lozère, des buissons couchés de genévrier nain.

 

Au sein du territoire du Parc, quelques formations dites « primaires » peuvent se maintenir sans intervention humaine mais d'autres dites « secondaires » évoluent, plus ou moins rapidement, vers des boisements. Leur présence est donc le fruit d’un équilibre entre la colonisation des milieux ouverts et les travaux de réouverture pratiqués dans le cadre des activités d’élevage (brûlage dirigé ou écobuage, gyrobroyage, coupe d’arbustes...).

 

Dans tous ces milieux, la plupart des espèces dominantes produisent un grand nombre de fleurs et de fruits. Il s’agit d’une ressource essentielle pour les oiseaux, les insectes mais aussi, dans certains secteurs, pour l’activité apicole. Beaucoup sont également des lieux de nidification pour les oiseaux comme les Busards, dont les populations sont actuellement en forte régression.