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Les milieux forestiers

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Forêt Aigoual nord © Gaël Karczewski
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Route en sous-bois © Arnaud Bouissou
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Forêt de l'Aigoual à l'automne © Gaël Karczewski
Marginale au siècle dernier, la forêt tient aujourd’hui une place prépondérante dans les paysages du Parc national.Elle contribue grandement à l’identité paysagère et culturelle du territoire ainsi qu’à sa biodiversité.

 

Du taillis de chêne vert en zone méditerranéenne à la hêtraie-sapinière montagnarde, les forêts du territoire du Parc sont extrêmement variées. Cette diversité est due à l'altitude, au type de sol, à l'âge des forêts mais aussi à leur exploitation par l’homme.

 

La forêt occupe 72 % du territoire du Parc. Elle est constituée pour 60 % de feuillus et pour 40 % de résineux.

 

Une jeune forêt centenaire

 

Victimes du surpâturage et d’importantes coupes de bois, les Cévennes furent longtemps un territoire composé de pelouses, de landes et de roches.

Afin de lutter contre l’appauvrissement des sols et des inondations violentes, l’administration d’État a initié, à la fin du XIXe siècle, la plantation de plusieurs millions d’arbres dans le cadre d’un « programme de restauration des terrains en montagne ».

Le massif de l’Aigoual a ainsi été le laboratoire de ce chantier dantesque et il a accueilli plusieurs arboretums destinés à sélectionner et à multiplier les essences les plus adaptées. Cette expérience a servi de base à de nombreux reboisements en Europe.

 

Les étages de végétations

 

Comme pour tous les territoires montagneux, la végétation du Parc national s’organise en étages, selon les conditions climatiques des différentes altitudes.

 

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Au sein de ces étages, on distingue les versants exposés au sud (Adret) ayant des températures plus élevées que ceux tournés vers le nord (Ubac).

 

Les bas étages méditerranéens

 

Jusqu’à 500 m d'altitude environ, le chêne vert est omniprésent. Plus haut, vers 700 m, des chênaies à feuilles caduques forment la transition vers l’étage montagnard (chêne sessile, chêne pubescent).

C’est également une zone importante pour le châtaigner qui a été favorisé par l’homme, durant des siècles, pour le bois d’œuvre, la production de la farine de châtaigne - qui lui valent le surnom « d’arbre à pain » - ou encore le sylvo-pastoralisme. Cet arbre est aujourd’hui en difficulté dans ces étages où il tend à régresser, notamment à cause de l’absence d’entretien et des modifications climatiques.

 

Les étages méditerranéens supérieurs et collinéens

 

Le terme d’étage collinéen est utilisé pour les secteurs sous influence atlantique comme les vallées du Tarn, du Tarnon, du Lot, de la Jonte ou de la Dourbie. Au niveau des boisements, il se caractérise :

  • sur sol calcaire, par la présence de chênaies pubescentes à buis mêlées de chêne sessile
  • sur sol siliceux, par la dominance du châtaignier (planté) en mélange avec le chêne sessile et le chêne pubescent

L’étage supra-méditerranéen est observable dans les vallées cévenoles. Il est dominé par plusieurs types de boisements :

  • sur sol calcaire, on retrouve des chênaies pubescentes à buis
  • sur sol siliceux, des chênaies pubescentes à châtaignier et à pin sylvestre

Les forêts de pin de Salzmann, essence très rare, et quelques forêts de pin sylvestre boisent les terrains très arides, comme les arêtes rocheuses.

 

L’étage montagnard

 

Le hêtre règne à partir de 900 m d’altitude. On distingue les hêtraies sur sol calcaire sec, dont le pH est plutôt basique, et les hêtraies-sapinières sur les sols plus acides. Le hêtre s’étend dans les principaux massifs siliceux (Aigoual, Bougès, mont Lozère), jusqu’à 1500 m d’altitude. Il est également présent en ubac sur les Causses et les Cans, à une altitude inférieure à 1 000 m. Inclus dans la hêtraie, le sapin autochtone occupe une place réduite sur le versant nord du mont Lozère et du Bougès, dans des zones d’éboulis.

Certains secteurs accueillent d’importants boisements de Pin sylvestre souvent favorisés par la déprise agricole. La plupart de ces forêts situées entre 600 et 1 400 m d’altitude sont amenées à évoluer, à moyen terme, vers des hêtraies ou des chênaies.

 

L’étage subalpin

 

Dans le Parc national des Cévennes, il ne couvre qu’une faible superficie au sommet du mont Lozère. À la limite entre les forêts malmenées et les milieux ouverts des sommets, des hêtraies d’altitude ne s’y observe que très ponctuellement (arbres de petites tailles aux formes torturées).

 

 

Les forêts : un milieu accueillant

 

La progression du couvert forestier au cours du XXe siècle a favorisé le retour ou l’installation de diverses espèces animales et végétales.

 

Pour la faune, c'est le cas du pic noir - dont la présence est aujourd’hui régulière - ou de la chouette de Tengmalm - dont plusieurs noyaux de population ont pu être observés -. Plusieurs espèces de rapaces emblématiques comme l'aigle royal et le circaète Jean-le-Blanc installent également leur nid en forêt. Des boisements matures favorisent la présence de certaines espèces d'insectes qui se nourrissent du bois mort : la Rosalie alpine, le Scarabée pique-prune, le Grand capricorne ou le Lucane cerf-volant.

 

Concernant la flore, les mousses, lichens et champignons, la liste serait grande mais on peut citer quelques éléments remarquables comme :

  • La Gagée jaune (Gagea lutea)qui vient fleurir les bois de hêtre dès le début du printemps
  • Le Sabot de vénus (Cypripedium calceolus), élégante orchidée rare et protégée, présente dans un boisement des Gorges du Tarn
  • La Buxbaumie verte (Buxbaumiaviridis), une petite mousse protégée au niveau européen qui pousse sur le bois en décomposition

 

Les forêts anciennes

 

Une forêt ancienne est une forêt présente dans un territoire depuis au moins 150 ans.Elle peut être exploitée par l’homme et ne présenter que de jeunes arbres mais elle ne doit pas avoir été défrichée ou mise en culture.

Sur le territoire du Parc national, seulement 21 % des forêts actuelles sont anciennes.

Les forêts anciennes font l’objet d’une grande attention de la part de l’établissement public puisqu’elles peuvent accueillir une biodiversité végétale, animale et fongique particulière. Certaines espèces de lichens, par exemple, ne se développent que sur des arbres centenaires.

Plus une forêt ancienne présente des arbres matures et des essences diversifiées, plus elle est susceptible d’abriter une biodiversité remarquable.

 

Vous souhaitez en savoir davantage sur les forêts anciennes ? Deux documents illustrés sont téléchargeables ci-dessous.

Vous souhaitez connaître l’emplacement des forêts anciennes de votre commune ? N’hésitez pas à contacter le pôle Forêt au 04.66.49.53.11