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Réintroduction du gypaète barbu dans les Grands Causses - Chronique n° 3

Faune
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Cardabelle dans les Pyrénées espagnoles au printemps 2016 © Raphael Neouze LPO Grands Causses
Des nouvelles des premières « promos »

Sur les 9 gypaètes issus du programme de lâcher des Grands Causses de 2012 à 2015, 6 volent aujourd'hui sous différents cieux.

Les deux aînés, Cardabelle et Basalte (2012), ont, moins d'un an après leur envol, conquis respectivement les Pyrénées et les Alpes (Haute-Savoie, Savoie et Suisse). Grâce au réseau européen d'observateurs, nous avons reçu des nouvelles fraîches de Cardabelle. Elle est toujours dans les Pyrénées espagnoles, tout près de la frontière, avec un groupe important de gypaètes. Quant à Basalte, il n'est pas revenu passer l'hiver sur le Méjean et ses alentours, comme en 2013-14 et 2014-15. Pour ces deux oiseaux, qui sont dans leur 5ème année, le plumage est presque celui des adultes. Vers l'âge de 2 à 3 ans, ils ont complètement renouvelé leur plumage. Quittant leur silhouette plus massive de jeune, dont la surface alaire importante facilite l'apprentissage du vol, leur allure s'est affinée, soulignant davantage l'envergure remarquable. Et la belle livrée adulte se dessine : contrastée, du gris ardoise des ailes aux parties pâles, voire orangées, du corps. Désormais, à leur âge, seules les bagues de leurs pattes, de couleur et de lettres, permettent de les reconnaître, quand ils sont posés.

Adonis, lâché en 2014, a rejoint une première fois les Vosges, puis est rentré ici avant de repartir vers Hambourg, au nord de l'Allemagne, et de s'arrêter l'été en Suisse. Le Vercors l'a accueilli cet hiver et désormais il hésite entre l'Autriche et le sud de l'Allemagne.

Les benjamins de 2015, Larzac et Cazals, et leur grand frère, Layrou (2013), victime d'un tir illégal, sont encore dans les Grands Causses… jusqu'aux beaux jours porteurs de soleil, de « bulles d'air chaud » et donc d'envie de voyage pour ces planeurs hors-pairs !

(Midi libre 8 juin 2016)

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Les voyages forment la jeunesse !

Dicton parfait pour notre « casseur d'os » ! Le gypaète barbu, espèce longévive, se reproduit vers l'âge de 7-8 ans. Entre l'émancipation et la maturité sexuelle, ces individus immatures sont erratiques : ils ne sont pas fidèles à un territoire, comme les adultes ; ils vagabondent, selon les saisons, en fonction des conditions climatiques ou alimentaires, sans se fixer.

Ainsi, le 12 mai dernier, un jeune gypaète a été observé en Angleterre ! Né en nature, car sans bague au niveau des pattes, ni décoloration de plumes des ailes ou de balise GPS sur le dos, comme tous ceux réintroduits, il arrivait probablement des Alpes ou des Pyrénées.

De jeunes gypaètes sont régulièrement observés, volant bien loin de leurs montagnes d'origine du sud de l'Europe. Ce sont elles pourtant qui leur offriront, une fois adultes et en couples, un territoire, avec les falaises nécessaires à l'installation de leur nid et les os de cadavres d'animaux sauvages ou domestiques pour leur nourriture.

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http://rapaces.lpo.fr/gypaete-grands-causses/le-suivi-des-oiseaux

 

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Cardabelle équipée d'une balise GPS sur le dos, en vol vallée de Meyrueis, 30/07/2012, © Bruno DESCAVES, PNC.