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Mundiya Kepanga, frère des arbres

Evénement
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 © Natacha Maltaverne - PNC

 

Le célèbre Chef papou, Mundiya Kepanga, de la tribu des Hulis sur les hautes terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée est venu présenter son film « Frères des arbres, l’appel d’un chef papou » et échanger avec 150 collégiens de Saint-Jean du Gard. Un documentaire pour alerter sur la déforestation et le changement climatique. Une plantation d’arbres s’est également déroulée au collège.

Nous avons profité de sa venue pour lui poser 3 questions.

 

Habitué à tenir des conférences en Europe et en Amérique du nord depuis 2003 auprès des scolaires, des scientifiques et des chefs d’États, Mundiya Kepanga s’est rendu pour la première fois dans les Cévennes, le 21 avril dernier, à Saint-Jean du Gard, à l’occasion d’un nouveau périple.

Suite à l’invitation du collège Marceau Lapierre, Mundiya Kepanga a présenté son film « Frères des arbres, l’appel d’un chef papou », réalisé en 2018. « J’ai décidé de faire ce film lors de la COP 21 à Paris en 2015. J’ai entendu parler du changement climatique et j’ai souhaité transmettre la légende de mes ancêtres. Dans ma culture, nous pensons que les arbres sont nos frères », introduit Mundiya Kepanga.

Si ce documentaire s’applique à mieux faire comprendre la culture de son peuple, il vise davantage à sensibiliser sur la déforestation que connaît la Papouasie. Troisième plus grand État insulaire du monde avec ses 462 800 km², elle est située dans le Pacifique au nord de l’Australie et constitue l’un des derniers îlots de forêt primaire au monde avec près de 20 000 espèces végétales. Un tiers du pays est touché par la déforestation, causée par des compagnies malaisiennes.

 

La diffusion du film a été suivie par un échange avec les collégiens, et ce message adressé par le chef Papou à la jeune génération :

 


« Nous descendons tous des animaux qui vivent dans la mer ou dans la foret. Si on abîme la forêt et la mer, les animaux vont mourir et nous mourrons avec eux. Ce que j’aimerais vous dire aujourd’hui, c’est que si on protège les océans et les forêts, nous pourrons tous continuer à vivre. Si vous devez ne retenir que quelques mots, retenez ceux-là. Protégeons la nature car sans elle nous ne serions rien. Je suis content de vous avoir rencontré. C’est comme si j’avais planté une petite graine dans vos têtes pour que vous deveniez des ambassadeurs ».

 


En partenariat avec le Parc national et la Bambouseraie, la journée s’est achevée par la plantation d'arbres dans la cour du collège.

 

 

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© Natacha Maltaverne - PNC


 

 

3 questions à Mundiya Kepanga


Depuis que vous avez réalisé votre film et que vous parcourez le monde pour alerter sur la déforestation, la situation dans votre pays a t-elle changé ?

Il y a un nouveau premier ministre, c’est comme le président chez vous, et son slogan est « reprenons la Papouasie en main ». Il a interdit que des compagnies étrangères coupent les arbres pour les envoyer dans d’autres pays. Le commerce n’est pas interdit mais les retombées économiques doivent profiter aux papous. L’union européenne subventionne aussi des projets de reforestation dans notre pays. Les territoires abîmés vont être replantés avec du cacao, de la vanille et du café. Plus haut dans la montagne, un projet scientifique a été mis en place. Les chercheurs louent une surface de forêt primaire très dense et y ont installé une grue pour observer la faune et la flore. Cette zone est ainsi protégée.

 

 

Observez-vous les impacts du changement climatique dans votre pays ?

Depuis que je suis tout petit, je vis dans la forêt, et j’observe le changement climatique. Je peux vous dire que la cime des arbres devient très sèche. De nombreuses cascades et rivières qui provenaient de la montagne se sont asséchées, c’est pareil pour certaines nappes phréatiques. La forêt se réduit également.

Avant, il y avait des sortes de gros rats que nous mangions, maintenant ce sont de petites souris que ne l’on consomme pas. De nombreux insectes ont disparu, d’autres espèces se sont raréfiées. Nos ancêtres avaient des chiens mais aujourd’hui cette race n’existe plus. Il y avait également un gros oiseau que nous avions l’habitude d’entendre, il était capable de tuer un gros cochon, je pense qu’il a disparu.

 

 

Y a t-il des parcs nationaux en Papouasie ?

Oui, nous avons des parcs nationaux depuis 1963, notamment le parc national de Varirata. Ce territoire est surveillé. Vous pouvez vous y balader mais il est interdit d’arracher des plantes sinon vous avez une amende. Je pense que les parcs nationaux sont un bon outil pour protéger la forêt.

 

 

 

 

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© Natacha Maltaverne - PNC