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A la découverte du patrimoine industriel de Bessèges

Esprit parc national
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"Espirito volatile" de Adec et Nhobi sur l'usine des forges © NM-PNC

 

 

Lorsqu’on évoque le passé industriel des Cévennes, on pense d’emblée à la sériciculture. Mais le Piémont porte également les traces d’autres activités qui ont contribué à son âge d’or : l’exploitation minière et la sidérurgie. En route pour Bessèges !


 

La tradition minière, très ancienne en Cévennes, connaît son apogée au 19ème siècle, Alès est alors la capitale du « pays noir ». Le bassin houiller cévenol englobe les communes de La Grand Combe, Le Chambon, Molières sur Cèze, Robiac, Bordezac ou encore Bessèges. Cette dernière est née officiellement en 1858, soit un an avant l’inauguration de la ligne ferroviaire la reliant à Alès, ce qui lui permettra d’expédier le charbon puis l’acier vers la vallée du Rhône et Marseille.

3ème ville gardoise

La ville s’est agrandie à la hâte afin de loger des milliers d’ouvriers venus pour la plupart des départements voisins et du Massif central. Contrainte par l’étroitesse de la vallée, elle s’étire le long de la Cèze ou plusieurs puits d’extraction ont été creusés. Les maisons surélevées poussent comme des champignons afin d’optimiser l’espace.

En parallèle de l’extraction houillère, l’activité sidérurgique connaît elle aussi un bel essor. La première coulée de fonte a lieu en 1836 et la cité minière comptera notamment quatre hauts fourneaux. Plusieurs compagnies se succéderont pour exploiter le minerai de fer dont la Société des tubes de Bessèges (STB). 

À son apogée, en 1890, la ville comporte également 2 aciéries et 75 fours à coke. Elle héberge 11 000 habitants ce qui en fait la 3ème ville du Gard après Nîmes et Alès. Véritable fourmilière, pas moins de 26 boulangers, 51 épiciers ou encore 37 cabaretiers et aubergistes y sont recensés !

La cité reprend des couleurs

Les années 1920 marquent le début du déclin de cette ère industrielle avec la fermeture des hauts fourneaux. Toutefois, grâce aux nouvelles technologies, l’activité sidérurgique de la cité se spécialise dans la production de tubes en acier, activité que la STB poursuivra jusqu’en 1987. La monumentale usine en brique rouge que l’on observe encore aujourd’hui est la dernière construction élevée par cette entreprise. 

L’extraction houillère s’est quant à elle arrêtée dans les années 1960 en raison de l’épuisement des gisements et de la concurrence d’autres sources d’énergie. La crise de l’industrie provoque l’exode des ouvriers. À l’heure actuelle, Bessèges compte 2700 habitants et conserve encore de nombreux vestiges, plus ou moins visibles, de son épopée industrielle. 

Depuis quelques années, grâce au Musée intercommunal d’Art Ouvert et Urbain (M.I.A.O.U), ses murs surdimensionnés reprennent des couleurs grâce aux inspirations et aux styles variés des street artistes. 38 œuvres sont à découvrir à l’occasion d’un parcours urbain.
 

 

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« Imagine » de Tito et Mulk, rue Victor Hugo © NM-PNC

 

 

La castastrophe de Lalle 

Le 11 octobre 1861, un épisode cévenol provoque une crue de la Cèze et de ses affluents. L’eau finit par s’infiltrer dans une galerie du quartier de Lalle provoquant son effondrement. Le bilan humain est dramatique : 106 mineurs trouvent la mort. L’écho de cette catastrophe est national. En 2021, une stèle mentionnant le nom des victimes a été érigée en leur mémoire.

 

 

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Vendredi 22 août
 

PASSE LE BRUIT RESTE LE TENDRE... 

À Bessèges
Rdv 9h30 rue du Portail de Fer, durée : 2 h
Vous serez surpris par la poésie des friches industrielles de l’ancienne cité minière, par les nouveaux espaces conquis par les artistes et le foisonnement de la vie sauvage.
Réservation à OT Cèze Cévennes de Bessèges : 04 66 25 08 60

 

 

 

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Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc de serres en valats. Son Grand angle s'intéresse aux impacts potentiels du changement climatique sur la forêt.

Vous pouvez le télécharger en cliquant ICI