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286 espèces d’oiseaux signalées dans le Parc depuis 1970 !

La liste commentée des oiseaux du Parc national vient de paraître ! Elle dresse un état des lieux des connaissances de l’ensemble des oiseaux présents sur le territoire du Parc.

 

Pouillot de Bonelli St Pierre des Tripiers
Pouillot de Bonelli observé à St Pierre des Tripiers © Bruno Descaves - Parc national des Cévennes

 

286 espèces d’oiseaux signalées dans le Parc

Dresser un premier état des lieux des connaissances de l'ensemble des espèces d’oiseaux sauvages contactées sur le territoire du Parc national des Cévennes, tel est le défi relevé par le Service Connaissance et Veille du Territoire !

Au total ce sont donc 286 espèces d’oiseaux qui ont été signalées dans les bases de données actuelles (dont Biodiv'Cévennes), qu’elles soient bien établies sur le territoire du Parc ou de passage exceptionnel.

 

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Un monticole de roche qui s'en va peut-être hiverner en Afrique intertropicale de l’Est avec ses congénères © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

Oiseaux de passage ou sédentaire : une extraordinaire diversité

Parmi les espèces signalées, 142 peuvent être considérées comme nicheuses.

Certaines rares ou occasionnelles comme la Pie-grièche à tête rousse ou l’Alouette calandre, d’autres très communes et régulières.

De même, certaines espèces sont sédentaires ou du moins visibles toute l’année comme le Merle noir, les mésanges ou la Sittelle torchepot.

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La Sittelle torchepot est assez démonstrative par son chant et ses cris. Elle est connue pour grimper activement le long des troncs et des branches et descendre souvent la tête en bas. © Bruno Descaves - Parc national des Cévennes

 

Alors que d’autres ne se manifestent qu’à certaines périodes, soit en saison estivale pour nicher (le Circaète Jean-le-Blanc, le Coucou gris ou le Rossignol philomèle) soit seulement en migration (Cigogne noire, Cigogne blanche, le Guignard d’Eurasie ou l’Hirondelle de rivage) soit pour un séjour hivernal (le Tichodrome échelette, l’Accenteur alpin ou le Pinson du Nord).

 

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Le Tichodrome échelette est un magnifique oiseau au vol papillonnant et aux couleurs chatoyantes © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

Un minutieux travail collaboratif de compilation des données

Au 31 décembre 2022, la base de données du Parc national des Cévennes comportait 292 549 données géoréférencées

Collectées par les agents du Parc depuis sa création en 1970, elles ont, pour la plupart d'entre elles, été obtenues de manière occasionnelle et opportuniste mais d’autres sont issues de suivis spécifiques ciblés : c’est le cas du Circaète Jean le-Blanc, de l’Œdicnème criard, de la Nyctale de Tengmalm ou encore de la Pie-grièche méridionale.

 

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L’Œdicnème criard est très discret car incroyablement mimétique. C'est son chant caractéristique et très sonore qui permet le plus souvent de l'observer © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

Afin d’établir une liste aussi exhaustive que possible, les données d’autres structures ont été incorporées notamment celles issues de l’ALEPE (Association Lozérienne pour l’Étude et la Protection de l’Environnement) et du COGard (Centre Ornithologique du Gard) ou encore de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.

Nous tenons donc à présenter nos plus vifs remerciements à ces partenaires et tous les citoyens qui enrichissent par leur contribution bénévole et gracieuse la connaissance naturaliste de ce territoire voué à une protection privilégiée de la biodiversité. Une mention spéciale à Rémi Destre qui a été le principal artisan de la compilation de ces données et de la rédaction des textes de la liste commentée.

Cette liste offre en outre des pistes de réflexion pour l’amélioration des connaissances de certaines espèces d’oiseaux plus discrètes ou mal connues, en voie de régression ou au contraire en pleine expansion, notamment au regard de l’évolution climatique actuelle.

 

Téléchargez la liste commentée :

 

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Coup de projecteur sur 8 espèces

 

Parmi les 286 espèces signalées, chacune a ses secrets, ses caractéristiques étonnantes et fascinantes. Nous avons choisi de vous en présenter ici 8 qui vous donneront certainement envie de vous plonger dans la liste complète pour découvrir les 278 autres !

 

La Sarcelle d'hiver

 

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Anas crecca Linnaeus - Ordre des Ansériformes - Famille des Anatidés

 

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Migratrice, peu commune - Aperçue 15 fois entre 1984 et 2021

 

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© Hobbyfotowiki - Wikimedia Commons

 

La Sarcelle d'hiver est un exemple typique d'espèce migratrice peu commune dans le Parc national des Cévennes.

Plus petite espèce de canards de surface (mâles et femelles sont de petite taille, autour de 35 cm de longueur pour une envergure de 53 à 59 cm), elle se rencontre en Europe, Amérique du Nord et en Asie.

Il est possible de l'observer lors de son passage vers les régions méridionales jusqu’en Afrique intertropicales où elle part hiverner.

Son passage prénuptial démarre précocement, dès le mois de février mais surtout en mars. Les premiers oiseaux en migration postnuptiale sont quant à eux signalés à partir de la deuxième quinzaine d'août (le 16 août 2021 au lac des Pises) et jusqu'en novembre (le 14 novembre 1984 à Lanuéjols sur le Causse Noir).

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Etonnant ou remarquable :

Il s'agit du seul canard capable de se gratter en vol !

 

 

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La Perdrix rouge

 

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Alectoris rufa - Ordre des Galliformes - Famille des Phasianidés

 

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Sédentaire, nicheuse commune - Aperçue 1615 fois entre 1973 et 2023

 

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© Bruno Descaves - Parc national des Cévennes

 

Cette espèce dont l’aire de répartition mondiale est réduite à la péninsule ibérique, la France, le Nord de l’Italie ainsi que les îles Baléares et Corse, est la perdrix la plus commune et bien présente sur tous les espaces ouverts à semi-ouverts du Parc national des Cévennes. Elle n'évite que les larges peuplements forestiers denses et affectionne particulièrement les habitats ouverts et semis embroussaillés caussenards, surtout les bordures des plateaux.

Cherchant sa nourriture sur les pelouses steppiques, les prairies ou les surfaces agricoles dégagées, elle peut se réfugier, à la moindre alerte, dans les pentes voisines où on peut la voir vaillamment plonger. Mais un piqueté buissonnant lui offre le couvert végétal nécessaire à sa reproduction.

Afin de mener à bien la période d'incubation et la conduite de sa nichée, les couples peuvent trouver sous les épines des aubépines ou des prunelliers le refuge et la discrétion qui mettront les couvées à l'abri des prédateurs (rapaces, renards et mustélidés...).

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Etonnant ou remarquable :

 Il n’y a généralement qu’une ponte par an, parfois deux ; elles sont alors simultanées et les parents couvent chacun une ponte, le mâle se chargeant de la première.

 

 

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Le Martinet à ventre blanc

 

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Tachymarptis melba - Ordre des Apodiformes - Famille des Apodidés

 

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Migrateur, estivant nicheur localisé - Aperçu 451 fois entre 1974 et 2023

 

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© Mireille Coulon - Parc national des Ecrins

 

Le Martinet à ventre blanc est un estivant nicheur dans les régions chaudes du Sud de l’Europe et de l’Asie centrale. C’est un migrateur transsaharien qui va hiverner dans les régions intertropicales de l’Afrique. En France, il est principalement présent dans le Sud-Est du pays, des Pyrénées jusqu’au Jura.

Sur le territoire du Parc national des Cévennes, le Martinet à ventre blanc revient dès le mois de mars de ses quartiers d'hiver africains pour réinvestir aussitôt ses sites de reproduction, essentiellement les falaises des secteurs caussenards et cévenols.

Plus au Nord, au cours de ces dernières décennies, cette espèce s'est installée dans les villes et villages de l'Ardèche mais ce comportement anthropophile ne semble pas encore adopté en Cévennes lozériennes et gardoises. Depuis la saison 2020, un ou deux couples semblent toutefois s'être reproduits sur la petite ville de Langogne, au Nord du département de la Lozère, préfigurant peut-être une colonisation urbaine future dans le Parc ?

Souvent vu en chasse en compagnie du Martinet noir, il se nourrit exclusivement d'insectes qu’il attrape en vol.

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Etonnant ou remarquable :

Les martinets à ventre blanc peuvent rester jusqu'à 200 jours et nuits dans les airs sans interruption !

 

 

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Le Guignard d'Eurasie

 

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Charadrius morinellus - Ordre des Charadriiformes - Famille des Charadriidés

 

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Migrateur régulier et localisé, surtout au passage postnuptial - Aperçu 386 fois entre 2002 et 2021

 

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© Paul Moulin - Parc national des Cévennes

Nicheur dans les pelouses froides et dans la toundra des régions nordiques et arctiques, le Guignard d'Eurasie descend hiverner dans les grandes steppes sèches d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Deux fois l'an, le Guignard survole le territoire du Parc national des Cévennes et la steppe caussenarde riche en orthoptères et autres insectes. Ces milieux caractérisés par une végétation rase et éparse présentent une certaine similitude avec ceux qu’il affectionne sur ses sites de reproduction en Scandinavie.

Cet oiseau peu farouche s'attarde plus durablement en fin d'été que lors de la remontée prénuptiale au mois d'avril où les oiseaux passent, sans doute faute de nourriture, le plus souvent sans s'arrêter et sans être détectés.

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Etonnant ou remarquable :

Le Pluvier guignard est une des rares espèces chez laquelle la femelle est à la fois plus grande et plus colorée que le mâle.

 

 

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La Bondrée apivore

 

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Pernis apivorus - Ordre des Accipitriformes - Famille des Accipitridés

 

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Migratrice, estivante nicheuse, assez commune - Aperçue 1 396 fois entre 1972 et 2023

 

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© Emilien Hérault - Parc national des Cévennes

 

La Bondrée apivore est un rapace estivant nicheur strict répandu en Europe occidentale méditerranéenne et tempérée jusqu’en Russie à l’Est et atteignant les confins mongols. Grande migratrice, l’espèce s’en va hiverner dans la moitié Sud du continent africain.

En France, elle se reproduit dans tous les massifs forestiers et affectionne particulièrement les boisements clairs de moyenne montagne avec un réseau dense de vallées offrants des pentes bien exposées.

Le territoire du Parc national des Cévennes semble particulièrement attractif pour cette espèce qui est bien présente. Elle y revient tardivement de ses quartiers d’hiver, en moyenne dans le courant de la première décade de mai et, généralement, les flux migratoires sont soudains et groupés ; des vols comptant plusieurs dizaines ou centaines d’oiseaux sont alors réguliers comme ces 299 oiseaux (un record d’effectif printanier) le 08 mai 2009 à Sumène, en fin d’après-midi.

Tandis que les couples locaux s’installent, le flux migratoire perdure au moins jusqu’à début juin. Le flux postnuptial est quant à lui nettement groupé à la charnière août-septembre.

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Etonnant ou remarquable :

Son nom révèle son régime alimentaire basé sur la consommation de larves et d’imago d’hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons etc.) qu’elle attrape en vol ou dans les essaims. Elle n’hésite pas à déterrer les nids et prélever les larves.

 

 

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La Grande Aigrette

 

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Casmerodius albus - Ordre des Pélécaniformes - Famille des Ardéidés

 

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Migratrice, hivernante assez régulière ces dernières années - Aperçue 117 fois entre 1988 et 2023

 

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© Brocken Inaglory - Wikimedia Commons

 

La Grande Aigrette est le plus grand de tous les hérons et aigrettes présents en Europe. Estivante nicheuse dans les régions tempérées de l'hémisphère Nord, elle migre à la mauvaise saison vers les régions méridionales plus hospitalières où des populations sédentaires occupent tous les continents de l'hémisphère Sud.

Après une forte régression à la fin du XIXème -début du XX ème siècle, l'espèce a connu une progression continue et les contacts sont devenus réguliers et les effectifs plus conséquents sur l'ensemble du territoire du Parc depuis les années 2010.

Elle arrive en général en fin d'été pour passer l'hiver sur le territoire du Parc et repart au printemps.

Elle se nourrit d'insectes, de vertébrés aquatiques et terrestres, de poissons, petits crustacés, petits mammifères (souris, musaraignes, campagnols, jeunes rats musqués...) mais aussi de reptiles (serpents, orvets) et  même de petits oiseaux.

Pour pêcher, on peut l'observer fouiller la vase avec ses pieds ou marcher lentement dans l'eau. Sa proie est ensuite transpercée et avalée.

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Etonnant ou remarquable :

La Grande Aigrette a failli disparaître car ses longues plumes nuptiales étaient utilisées pour décorer les chapeaux des dames de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle. Elle a ensuite été menacée par la destruction des zones humides et l'utilisation des pesticides. Aujourd'hui protégée, ses populations se  reconstituent lentement.

 

 

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L'Effraie des clochers

 

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Tyto alba - Ordre des Strigiformes - Famille des Tytonidés

 

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Sédentaire, erratique, nicheur, très rare - Aperçue 14 fois entre 1983 et 2023

 

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© Luc Viatour - Wikimedia Commons

 

Espèce cosmopolite et bien présente en France en région de plaine, cette chouette se nourrit essentiellement de petits rongeurs (campagnols, mulots, souris) et de musaraignes. Elle gîte volontiers dans les bâtiments ou à proximité des fermes, hameaux et villages.

Quelques observations, en piémont gardois ou versant méridional du Mont Aigoual, ont été relevées à Alzon et Sauclières en 2014, Campestre-et-Luc en 2015 et Saint-André-de-Valborgne en 2017.

Il en est de même pour quelques rares données, au nord, en vallée du Lot, en limite du Parc, près de Balsièges (1999, 2014, 2015) sans pour autant disposer d’informations probantes sur d’éventuelles reproductions locales.

Ce rapace nocturne se fait extrêmement rare sur le territoire du Parc national des Cévennes qui constitue une de ses limites altitudinales de répartition. On peut considérer que ni les habitats offerts, trop boisés et fermés, ni les conditions hivernales trop rudes ne lui conviennent mais n'hésitez pas à nous contacter si jamais vous l'observez !

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Etonnant ou remarquable :

Le vol de la chouette Effraie est quasi-inaudible ! Le « peigne » présent sur les premières plumes de leurs ailes forme comme une série de fines pointes rigides au bout des plumes qui modifient le flux d'air pour limiter les frottements. Cette caractéristique, ajoutée à un dessus duveteux ainsi que de fines dentelles en font l'oiseau le plus silencieux en vol de la planète !

 

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La Huppe fasciée

 

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Upupa epops - Ordre des Bucérotiformes - Famille des Upupidés
 

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Migratrice, estivante nicheuse, assez commune - Aperçue 1394 fois entre 1971 et 2023

 

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© Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

Répandue de l’Afrique à l’Asie, la Huppe fasciée, en Europe, est principalement une estivante nicheuse migratrice.

Une fraction de sa population européenne hiverne dans le bassin méditerranéen, et quasi régulièrement maintenant sur le littoral languedocien, et en Afrique du Nord, mais la plupart s’en vont passer l’hiver en Afrique subsaharienne.

Le retour de cette espèce dans le territoire du Parc national des Cévennes est donc précoce et les premiers oiseaux apparaissent dès la fin février. Mais c’est dans le courant du mois de mars, parfois dans des conditions météorologiques encore très hivernales sur les hauts plateaux, que la Huppe manifeste une présence qui devient ensuite régulière.

Elle affectionne les paysages ouverts à semi-ouverts, avec des haies, des tas de cailloux comme les fameux clapas des causses et autres murettes de pierres, et la présence du bétail semble être un atout pour fixer les couples reproducteurs.  Elle se nourrit de diverses espèces d'insectes et de petits invertébrés mais elle recherche spécialement les insectes colonisant les bouses et déjections de mammifères, qu'elle attrape grâce à son long bec recourbé.

La Huppe niche dans des cavités, aussi bien dans les arbres creux que dans les murettes de pierres sèches, les clapas et les murs d’habitation.

Avec le réchauffement climatique, il est probable que les cas d’hivernage aient tendance à se multiplier dans les années à venir, au moins sur le piémont des Cévennes.

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Etonnant ou remarquable :

Elle a une technique bien particulière pour faire fuir les prédateurs : les parents n'enlèvent pas les déjections du nid et la femelle incubatrice et les jeunes oisillons  produisent une sécrétion très odorante qui fait fuir tous ceux qui tentent de s'approcher !