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Deux études sur l’impact de la pollution lumineuse sur les insectes nocturnes

Réserve internationale de ciel étoilé
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© Natacha Maltaverne - PNC

 

Le Parc national des Cévennes, en partenariat avec le Syndicat Départemental d’Énergie et d’Équipement de la Lozère (SDEE48) et la commune d’Alès, a réalisé deux études sur l’impact de la pollution lumineuse sur les insectes nocturnes. 

 

Ces études ont été conduites à la demande de différents partenaires (communes et syndicats de l’électricité). Leur objectif est d’évaluer, sur le territoire du Parc national, les éventuels bénéfices engendrés par la rénovation de l’éclairage public sur la biodiversité. Des travaux de modernisation ont été engagés dans les communes suite à la labellisation du Parc en tant que Réserve internationale de ciel étoilé en 2018. Réalisés en partenariat avec les syndicats de électricité de la Lozère (SDEE 48) du Gard (SMEG 30) de l’Ardèche (SDE 07) et Alès Agglomération, ils ont permis à ce jour de rénover 7600 points lumineux sur les 20 000 que compte le territoire du Parc.

 

Une première étude sur le causse Méjean


La première étude s’est déroulée sur le causse Méjean en partenariat avec le SDEE48. Elle a consisté à comparer deux types de luminaires LED : 1800 K (température de couleur chaude avec un rendu de lumière jaune-orangé) et 3000 K ( température de couleur froide avec un rendu de lumière blanche) et un point sans éclairage servant de témoin. 

 

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© Thomas Broussignac - PNC

 


Ainsi, des pièges à interception en vol, permettant de mesurer le niveau d’activité des insectes nocturnes ont été fixés sous ces luminaires au cours de 6 nuits répartie entre début juillet et début septembre. Les insectes nocturnes capturés ont ensuite été identifiés à l’ordre : les diptères (mouches et moustiques), hyménoptères (abeilles, guêpes…), hétérocères (papillons nocturnes) et coléoptères (scarabées, hannetons…).


Pour ce qui est des résultats, en moyenne, 51 insectes ont été capturés par nuit sous la lampe de 3000 K contre 35 insectes sous la lampe de 1800 K et seulement 3 insectes pour le point sans éclairage. L’écart de 30 % entre les deux types de luminaire, devra être confirmé par une étude complémentaire en 2024, afin d’être plus significatif au niveau statistique. 

 

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© Natacha Maltaverne - PNC

 

Une seconde étude en milieu urbain


La seconde étude réalisée en partenariat avec la commune d’Alès, a consisté à comparer des luminaires LED avec une diminution de puissance en cours de nuit, à des luminaires LED identiques avec une extinction partielle entre minuit et 6 h du matin. Les résultats montrent que, en moyenne, 42 individus ont été capturés par nuit sous les luminaires avec une diminution de puissance, contre 7 individus sous les luminaires avec extinction en cœur de nuit, ce qui représente une diminution significative de 83 % du nombre d’invertébrés capturés entre ces deux modalités.


Ces pré-études seront poursuivies l’année prochaine afin d’avoir un plus grand nombre de nuits échantillonnées, mais elles démontrent déjà que :


    • l’extinction est préférable à la baisse d’intensité, pour limiter l’impact sur les insectes nocturnes,
    • les luminaires à température de couleur chaude (1800 k), sont moins impactants que ceux à température de couleur froide (3000 k).


 

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© Petit Paon de nuit - Jean-Pierre Malafosse - PNC