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Le voyage de l’eau sous le causse Méjean – Épisode 3 - Des réserves d’eaux souterraines peu accessibles

Eau et milieux aquatiques
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Réserve d'eau souterraine de Castelbouc © Philippe Crochet

 

Le Parc national des Cévennes et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) ont réalisé entre 2016 et 2020 une étude hydrogéologique du causse Méjean. L’objectif était de mieux connaître le fonctionnement des eaux souterraines de ce vaste plateau calcaire. Durant quatre ans, des études ont été conduites afin d’affiner les connaissances.

 

Dans ce troisième épisode, nous vous proposons de plonger dans les réserves d’eaux souterraines.

 

Recoupant les résultats de cette étude, les réserves en eaux souterraines potentiellement accessibles se situent en bordure ouest du causse, à proximité des exutoires situés dans les gorges du Tarn, principalement au niveau de la source des Ardennes à La Malène. Ce n’est pas surprenant puisque qu’il s’agit du plus grand bassin d’alimentation du causse avec une superficie de 87 km2 pour un débit annuel moyen de 1m³/s. Si sa capacité de stockage n’a pas pu être mesurée, son potentiel pourrait être élevé. Une étude complémentaire permettrait de le confirmer. Cette source est préservée pour le moment de tout risque de pollution au vu de l’activité sur le causse.

Le second plus grand bassin d’alimentation en eau souterraine est celui de Castelbouc à Montbrun. D’une superficie de 78 km² pour un débit de 0,72 m³/s, cette source est toutefois plus vulnérable aux pollutions que celle des Ardennes.

La source des Douzes/Maynial sur la commune de Hures-la-Parade est intéressante car la ressource pourrait être accessible à partir d’une faible profondeur, environ 150 m de profondeur au niveau du ravin des Bastides mais à l’heure actuelle « nous ne disposons pas de connaissances géologiques de ce secteur », indique Yannick Manche, chargé de mission eau au Parc national.

L’autre partie du secteur des Douzes est alimentée à 60 % par les eaux d’infiltration au niveau de la Jonte (zones de perte en aval de Meyrueis). « La ressource est certes plus accessible mais elle est très sensible aux risques de pollution puisqu’elle est issue en partie de l’eau de la rivière Jonte, dont la qualité est directement liée à son bassin d’alimentation en amont de Meyrueis».

 

Un forage de plus de 300 m

 

 En 2020, 83 892 m³ d’eau ont été facturés aux 734 abonnés du causse Méjean. Une consommation négligeable au regard du débit des plus grandes sources dans les gorges du Tarn. Un prélèvement de l’eau souterraine dans la source des Ardennes à La Malène n’affecterait que très peu le débit du Tarn.

L’enjeu majeur ? Pour puiser cette ressource, « des forages de plus de 300m seraient nécessaires et il faudrait ensuite distribuer l’eau sur le causse par pompage ». Si la pluviométrie actuelle est suffisante, le changement climatique peut laisser planer le doute sur sa pérennité. Ajouter à cela le risque de voir les débits moyens annuels des cours d’eau diminuer de 20 à 40 % comme le prévoit l’agence de l’eau Adour-Garonne, la solution la plus résiliente serait encore la mise en place d’une gestion collective et individuelle raisonnée et un usage vertueux de l’eau.

Quels sont les risques de pollution ?

En complément de ce qui a été évoqué précédemment, la vulnérabilité de la ressource en eau karstique est plus forte en bordure Est du causse, au niveau du système des Douzes/ Meynial à Hures-la-Parade. Le risque de pollution est lié aux eaux de rivières, sensibles à tout rejet lié aux activités humaines.

Il existe un risque potentiellement élevé d’une pollution pour les sources du Pêcher, du Moulin et Castelbouc car leurs bassins d’alimentation sont largement utilisés pour l’agriculture. Le risque de pollution pour les autres principales sources est jugé moyen.

 

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Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc "De Serres en valats". Son grand angle est consacré aux principaux résultats de l'étude hydrogéologique réalisée sur le causse Méjean. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien.

 

 

Evènement !

Nous vous proposons une conférence (Florac le 10 mars 2022) et deux animations (Florac et Causse Méjean le 12 mars 2022) pour revenir sur les thèmes abordés par l'étude hydrogéologique du Causse Méjean et ses résultats.

Plus d'informations et inscription obligatoire sur ce lien