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Réintroduction du gypaète barbu dans les Grands Causses - Chronique n° 9

Faune
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Cayla © Flavie Lescure LPO Grands Causses
Un mois après son envol, Cayla, âgée de 154 jours, sillonne le ciel de la haute Jonte, en amont de Meyrueis.

Inné ou acquis ?

Avec ses atterrissages adroits, les progrès sont là mais Cayla doit persévérer.

Elle doit mieux choisir ses perchoirs nocturnes : ils doivent être peu accessibles aux prédateurs et bien abrités pour ne plus essuyer d’orage !

La jeune femelle explore, de proche en proche, les environs du site de réintroduction, survolant le cap barré qui a inspiré son nom, le Cayla, dérivé de castellum, « château ».

Pour aller au-delà, elle devra finement détecter les ascendances, ces « ascenseurs à vautours » : le soleil chauffe les falaises et crée des bulles d’air chaud et léger qui s’élèvent en altitude ; ou bien le vent bute sur les parois et remonte en un courant de pente porteur.

Cayla, guidée par son instinct et ses heures de vol, saura sortir de l’ascenseur et planer, au plus loin. Avaler les kilomètres à la recherche de nourriture ou de congénères sera, alors, aisé.

Pour l’instant, l’apprenti-pilote volette, trouvant les tas d’os préparés par les agents du Parc ou de la LPO. Ce sont eux, en effet, qui, les premiers mois après l’envol, assurent des dépôts réguliers d’os, judicieusement placés. Ils permettent la survie du jeune en l’incitant à chercher. Cette aide s’arrêtera bientôt. Cayla sera assez experte pour trouver les carcasses déposés sur les placettes d’équarrissage par les éleveurs alentours.

Pour ses premiers cassages d’os trop longs à ingérer, nul besoin d’apprendre : c’est inscrit dans ses gênes.

 

L’avenir

Le projet collectif de réintroduction du gypaète barbu va se poursuivre. Agriculteurs, communes, scientifiques, Etat, gestionnaires d’espaces protégés, accompagnateurs en montagne, fédérations de chasseurs…, tous contribuent aux côtés de la LPO à reconstruire un avenir à l’espèce. En 2017, ce sera au Parc naturel régional des Grands Causses et à la commune de Nant d’accueillir de jeunes gypaètes, ainsi qu’aux Baronnies provençales.

Soutenu par le programme européen LIFE Gyp’Connect, ce projet national s’inscrit dans un volonté plus large de conservation de l’espèce, sous coordination de la VCF (Vulture Conservation Foundation) : poursuite de la réintroduction en Andalousie, projet de renforcement des populations dans la région des Picos de Europa en Espagne, extension des lâchers dans les Balkans (Bulgarie, Croatie…) pour relier la Turquie et l’Asie, renforcement du suivi et de la protection dans les pays du Maghreb (Maroc et Tunisie), efforts des Sardes pour préparer aussi son retour, quand les populations de vautour fauve seront en bonne posture et que le vautour moine aura été réintroduit.

 

(Midi libre 20 juillet 2016)

Visiter le site du Programme Life Gypconnect

Rubrique proposée par le Parc national des Cévennes, avec la contribution de l’équipe des bénévoles de la LPO.

Etre un colibri….

Comment aider le programme ? Comme le colibri de la légende amérindienne, chacun peut faire sa part ! Le programme est déjà soutenu, notamment, par un réseau d’observateurs. Vous pouvez les rejoindre sur http://rapaces.lpo.fr/gypaete-grands-causses.

 

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