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Enquête participative : Le secret des "inextricables montagnes bleues" des Cévennes

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Le bleu depuis l'Aigoual © Bertrand Daudé
Il y a plus de cent quarante ans le jeune Stevenson parcourait les Cévennes accompagné par son âne. Dans son célèbre carnet de voyage, il évoque la magie des « inextricables montagnes bleues ».
Qui ne s’est pas demandé… pourquoi sont-elles bleues ?
Tout au long de cette semaine, nous vous proposons de mener l'enquête ensemble pour tenter de répondre à cette question.
A suivre sur Facebook, Twitter, Instagram ou Linkedin !

Préambule : que dit Robert Louis Stevenson exactement ?

C’est sur le Mont Lozère et plus exactement lorsqu’il atteint le Pic de Finiels que notre jeune écrivain évoque la couleur des montagnes.

Voici la citation exacte :

« (…) je pris possession en mon nom propre d'une nouvelle partie du monde. Car voilà qu'au lieu du rude contrefort herbeux que j'avais si longtemps escaladé, une perspective s'ouvrait dans l'étendue brumeuse du ciel et un pays d'inextricables montagnes bleues s'étendait à mes pieds ".»

En version originale :

« (…) I took possession, in my own name, of a new quarter of the world. For behold, instead of the gross turf rampart I had been mounting for so long, a view into the hazy air of heaven, and a land of intricate blue hills below my feet. »

Au-delà de la beauté de son texte, si Stevenson nous laisse peu de pistes, il suscite des questions qui nous serviront de fil rouge pour notre enquête.

 

Episode 1 : D'autres artistes font-ils référence aux "montagnes bleues" des Cévennes ?

Afin d'écarter l'éventualité que Robert Louis Stevenson aurait été le seul à voir des "montagnes bleues" dans les Cévennes, il fallait commencer par s'intéresser aux autres artistes qui auraient pû éventuellement observer ou décrire le bleu de ces montagnes. 

 

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  Sur Facebook, Bbri B. nous apporte un premier indice : l'extrait de la chanson "Tu aurais pu vivre encore un peu" de Jean Ferrat. "T'aurais pu rêver encore un peu sous mon châtaignier à l'ombre légère laisser doucement le temps se defaire et la nuit tomber sur la vallée bleue.."

Après vérification, il semblerait qu'il ait écrit cette chanson en 1991 alors qu'il vivait à Antraigues-sur-Volane à la limite de la Cévenne ardéchoise... Il y a donc de fortes chances pour que cette vallée bleue qu'il évoque soit cévenole ! Une très belle (et triste) chanson qui nous permet de faire avancer l'enquête et que nous vous proposons d'écouter :

Jean Ferrat Tu aurais pu vivre encore un peu par Ferrat Cevennes

 

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  Toujours sur Facebook, Alexandre W. nous fait le plaisir de partager ce magnifique texte écrit par André Chamson en 1930 pour la revue protestante "Foi et Vie" :

« Dans l'échancrure bleue des montagnes, entre le Liron et la Lusette, je vois la plaine où se dresse la tour, où le mot « résister » fut écrit. Qui osera le graver, non plus en signe de désespoir, non plus sur la pierre d'une prison, mais face au ciel, immense, sur des rochers de cette haute montagne. Mon humanité la plus simple, la plus repliée sur elle-même, se réalise ici dans ce mot. »

 

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  Sur Linkedin, la photo prise par le garde moniteur du Parc Emilien Hérault des montagnes bleues depuis le signal de Ventalon évoque immédiatement à Eric C. le poème "Sensation" d'Arthur Rimbaud et ces mots : "par les soirs bleus d'été". Mais Arthur Rimbaud a-t-il écrit ces mots en pensant aux Cévennes ? Pour le savoir, relisons ce superbe poème :

"Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
"

Difficile à dire, aucun indice ne semble évoquer les Cévennes.... En revanche, nous découvrons que les mots de Rimbaud ont donné leur titre à un roman de Franck Pavloff écrit en 2019... qui se déroule dans un lieu-dit appelé "la montagne perdue"... au coeur des Cévennes ! L'enquête avance !

 

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 Fraugui, sur Twitter, nous informe de son côté que le photographe Mario Colonel aurait mis en évidence ce "phénomène"... Quelques recherches nous permettent de découvrir qu'en effet, son ouvrage intitulé "Cévennes" met en lumière ces fameuses montagnes bleues !

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Dernière piste envoyée par Bipbip55 par courrier électronique : l'artiste Kleo a peint les montagnes bleues cévenoles dans ce tableau intitulé "Blue's cevenol"

 

Conclusion de l'épisode 1 :

Stevenson n'a donc pas été victime d'hallucinations et d'autres que lui ont chanté, écrit ou peint ces "inextricables montagnes bleues" !

 

Episode 2 : Les montagnes sont-elles bleues ailleurs que dans les Cévennes ?

Si le phénomène des montagnes bleues est désormais avéré dans les Cévennes, il fallait déterminer si c'est une particularité cévenole ou si d'autres régions du monde ont la chance de l'observer.

 

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  Sur Twitter, Fraugi est catégorique : "Non !" Les montagnes sont bleues uniquement dans les Cévennes ! Le double smiley qui suit son message est bien sûr ironique et vous avez été nombreux à nous donner des exemples d’autres lieux où les montagnes deviennent bleues à certains moments de la journée.

 

Le lieu qui revient le plus est la fameuse « ligne bleue des Vosges » évoquée par Dominique C. sur Facebook dès le premier épisode, Bipbip55 par email mais également Remy A. et Rome C. sur Twitter. Ce dernier nous apprend au passage que cette expression est "empruntée au testament de Jules Ferry, député puis sénateur des Vosges". Intéressant !

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Le Salbert (à gauche) et la ligne bleue des Vosges dans le paysage de Belfort © Wikimedia Commons - Bourgeois.A

 

Autre lieu emblématique, les «Blue mountains» (Montagnes bleues) en Australie qui sont citées par Bertrand M. sur Facebook ainsi que Gaetan H. et Vincent L. sur Twitter et amele618 sur Instagram.

Situées en Nouvelle-Galles du Sud à une centaine de kilomètres à l'ouest de Sydney, Wikipedia nous révèle que leur nom trouve son origine... dans le reflet bleu qu'elles renvoient lorsqu'elles sont vues de loin (quelle surprise !).

Il semblerait d'ailleurs que "de nombreuses régions d'Australie peuvent revendiquer de telles teintes" (Wikipedia ajoute d'ailleurs un indice expliquant leur couleur que nous ne révèleront pas ici).

 

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Effectivement, au loin, des montagnes bleues australiennes... © Diliff, CC BY-SA 3.0 - Wikimedia Commons

 

Sur Instagram toujours, glacepacho s’empresse quant à lui de citer les « Blue ridge mountains » (littéralement « montagnes du massif bleu ») qui forment la partie orientale des Appalaches aux Etats-Unis.

Une chaîne de montagnes également évoquée par Valérie O. sur Facebook et Vincent L. sur Twitter. Ce dernier note d’ailleurs des points communs entre les « blue mountains » australiennes et américaines :

  • moyennes montagnes,
  • couverture forestière 
  • proximité de la mer.

Des indices intéressants que nous mettons précieusement de côté pour la suite de l’enquête !

 

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Les Cévennes ? Non... les Appalaches ! © formulanone from Huntsville, CC BY-SA 2.0 - Wikimedia Commons

 

Parmi les autres retours intéressants que nous avons reçus, celui proposé par Marie H. sur Twitter : nos amis du Parc national du lac de Skadar au Montenegro.

Le lac de Skadar est le plus important de la péninsule balkanique. Il a pour symbole le plus grand des pélicans, le magnifique Pélican frisé.

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La partie sud du lac de Skadar est rocailleuse et couverte d'une forêt de... châtaigniers (tiens tiens) © Merci à MarieHRay pour cette magnifique photo prise en mai 2019!

 

Plus proche de nous, Buster K. évoque quant à lui la Sainte-Victoire qui se pare par moments de bleu et qui a inspiré tant d’artistes dont, bien évidemment, Cézanne !

 

 

Et enfin, encore plus proche de nous,  Carmen Z. sur Facebook cite la « Femme allongée » du massif du Caroux qui selon elle « a aussi, entre chien et loup, son heure bleue, par les belles soirées d'été. Guerlain s'en est sûrement inspiré en créant le parfum "l'Heure Bleue ". Peut-être le sujet d’une prochaine enquête ?

 
Conclusion Episode 2 :

Nous pouvons donc conclure que, même si il aurait été formidable d’avoir une telle particularité ici, le bleu de nos montagnes peut être observé ailleurs.

Manu B. nous indique d’ailleurs sur Facebook qu’il retrouve ce phénomène « dans quasiment toutes les montagnes couvertes de grandes forêts où l'on peut voir loin. D'ailleurs plus c'est loin, plus c'est bleu il y a donc quelque chose dans l'atmosphère qui absorbe le bleu, comme c'est aussi le cas en bord de mer, les essences ou l'évaporation des arbres a surement un rôle. »

Merci à lui pour cette analyse qui nous permet de faire avancer notre enquête à grands pas !

Pour progresser encore, il nous faut désormais déterminer si certaines heures ou certains moments de l’année sont plus propices à l’apparition des « inextricables montagnes bleues »…

 

Episode 3 : A quelle(s) heure(s) et à quelle(s) saisons(s) le phénomène des montagnes bleues est-il le plus visible ?

Comme nous l’avons vu, Arthur Rimbaud évoque « les soirs bleus d’été ». Mais pouvons-nous en dire autant des montagnes cévenoles ? Se parent-elles de bleu uniquement l’été ? Y a-t-il des heures où ce bleu est plus visible ?

 

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  Roselyne C. nous confie sur Facebook qu’elle ne sait pas car elle n’a jamais noté ni heure ni saison.

Nous la comprenons tout à fait ! Lorsque les montagnes cévenoles deviennent bleues, on perd vite tous ses repères pour ne plus voir que leur beauté. Après tout, si nous n’avions pas une enquête à mener, c'est vrai que cela n’aurait pas d’importance...

 

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 Agn.yes nous dit sur Instagram : « j’ai souvent remarqué que les montagnes et collines revêtent une douce couleur bleue à la tombée de la nuit on appelle d’ailleurs cela : l’heure bleue ! Ou entre chien et loup… »

Un avis partagé sur Facebook par Bbri B. et Carmen Z. Cette dernière évoque elle aussi l’ « heure bleue » de la « femme allongée » du massif du Caroux « entre chien et loup ». Elle ajoute, comme Anneparmontsetrives et Lisou3517 sur Instagram, que c’est par « les belles soirées d’été » qu’elle est la plus visible.

Au passage, savez-vous d’où vient l’expression « entre chien et loup » ?

Cette expression qui était déjà utilisée par les romains dans l’Antiquité (« Inter canem et lupum ») désigne le moment où l’homme ne peut plus distinguer le chien du loup car il fait trop sombre !

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L'heure bleue, "entre chien et loup" sur les vallées cévenoles © Olivier Prohin - Parc national des Cévennes

 

 

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  Sur Linkedin, Diane B. pense également que c’est au coucher du soleil que le bleu est le plus visible mais selon elle, c’est en automne. Sebastien A. sur Facebook et Agn.yes sur Instagram affirment également que la meilleure saison pour l’observer est en automne.

 

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  Sur Instagram, Franecllt indique quant à elle que c’est « à l’aube peut-être en toute saison suivant la lumière du petit matin et l’humidité de la nuit » que le bleu est le plus visible.

 

Pour finir, nous avons demandé à Olivier P. grand connaisseur des vallées cévenoles et photographe pour le Parc de nous dire quand la photo ci-dessous avait été prise : "mi-novembre mais le phénomène (lui) semble visible en toute saison"

 

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Vue depuis le col du Fageas au dessus du col de l'Asclier © Olivier Prohin Parc national des Cévennes
 
Conclusion Episode 3

Difficile donc de conclure sur la saison : automne, été, hiver… seul le printemps n’est pas cité mais pouvons-nous réellement en tirer une quelconque conclusion ?

Concernant l’heure en revanche, il semblerait que le phénomène soit plus visible à la tombée du jour ou au lever du matin une information confirmée par email par Emilien H., garde moniteur au Parc et photographe passionné.

La longueur parcourue par la lumière et son angle joueraient-elles un rôle ? L’atmosphère du matin ou du soir est-elle particulière ? L'humidité a-t-elle un impact ?

Episode 4 : Mais alors d'où vient ce bleu ?

Vous avez été nombreux à nous donner des pistes parfois scientifiques, parfois farfelues, drôles ou poétiques mais toutes très intéressantes !

Voici les résultats des sondages menés sur Twitter et Linkedin :

 

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  • La forêt

Comme les sondages le reflètent, vous avez été nombreux à voir dans les forêts l’origine du bleu :

Sur Facebook, Bertrand M. , Manu B. , Fabio B. (selon lui, le chêne vert en est responsable), Framboise des Cévennes, Bruno B. (qui évoque le chêne et le châtaignier) et Marie M. nous incitent à explorer cette piste.

Pour appuyer cette hypothèse : les essences, le pollen ou les particules libérées par les arbres « diffuseraient » ou « laisseraient passer » uniquement la lumière bleue.

Une piste très intéressante d’ailleurs déjà évoquée par Ode aux créateurs sur Instagram et Vincent L. sur Twitter qui nous faisaient remarquer que les « blue mountains » des Appalaches et de la région de Sydney (principalement des Eucalyptus) étaient également des montagnes boisées comme nos Cévennes.

 

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Vallée du Bramabiau à l'automne © Gaël Karczewski - Parc national des Cévennes

 

 

  • La distance

La distance arrive en seconde position des sondages. Elle est mentionnée sur Facebook par Ludovic L. qui nous dit que « quand on voit loin c’est toujours bleu !! C’est comme ça. »

Effectivement, comme le précise également Manu B. on voit bien sur toutes les photos partagées et reçues ces derniers jours que : « plus c’est loin, plus c’est bleu ».

 

  • La mer, l'altitude et les roches

Vous avez également évoqué la proximité de la mer souvent de manière poétique comme Agn.yes sur Instagram :

« pour le mythe, c’est vrai que les cévenoles sont plus bleues qu’ailleurs, peut-être la Méditerranée toute proche aime y refléter ses eaux si profondes ! »

ou Laur.e5 : « Peut-être est-ce dû (…) à la mer qui irradie le bleu profond jusqu’à nos Cévennes ? »

Mary M. sur Facebook pense quant à elle que l'altitude peut avoir un rôle dans le bleu observé.

Pour finir, Aurélien T. cite « les lauzes de couleur argent et bleutées » sur Facebook et Franeclt le schiste sur Instagram.

Si elles ont l'avantage d'être poétiques et qu'elles ont sans doute un impact sur le bleu observé à certains endroits, ces autres pistes ne semblent pas pouvoir expliquer à elles seules le bleu observé loin de la mer, en plaine ou à des endroits recouverts de forêts et où la roche n'est pas visible...

 

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      [AVIS AU LECTEUR ]

 

Si vous partagez l’avis de Fredartenherbe qui nous demande sur Instagram : « Et pourquoi chercher une ou des réponses à tout ? Vivons respirons apprécions » alors nous vous conseillons de vous arrêter là.

Comme nous le lui avons répondu, nous n'avons pas organisé cette enquête pour trouver une réponse exacte, scientifique et donc forcément moins poétique (quoique la science a souvent prouvé sa capacité à nous faire rêver).

Son intérêt, vous l'aurez compris, résidait dans le chemin que nous avons parcouru ensemble pour la mener.

Mais, puisqu'il faut bien conclure et que nous avons désormais assez d’indices pour le faire, continuons avec le renfort de la science !

 

Episode 5 : Conclusion

 

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  Sur Twitter, Mark 48 nous interpelle : « C'est comme se demander pourquoi le ciel est bleu... Cela doit être le même phénomène... »

Merci Mark48 pour ce message mais êtes-vous réellement en train de nous dire que nous devons ouvrir une nouvelle enquête participative... ?

Après réflexion, c’est effectivement une excellente piste !

 

Et si le bleu du ciel avait un lien avec le bleu de nos « inextricables montagnes » ?

 

Désolé Mark48, pas le temps d'ouvrir une nouvelle enquête participative (nous avons tous trop hâte de connaitre la réponse) alors, pour pouvoir y répondre, aucun doute, il nous faut un renfort scientifique.

Renfort que nous avons trouvé dans les commentaires de Odicio O. et Alain B. sur Facebook ainsi que dans l’article intitulé « Diffusion, réflexion, réfraction et diffraction de la lumière » rédigé par René Moreau, Professeur émérite à Grenoble-INP et Joël Sommeria, Directeur de recherche au CNRS.

Selon cet article, le phénomène du ciel bleu est lié au principe de la diffusion de Rayleigh expliqué efficacement (et simplement) dans la vidéo ci-dessous :

 

 

A retenir pour notre sujet : deux phénomènes ont notamment un impact sur la couleur que nous percevons : la distance et la taille des objets diffuseurs que traversent la lumière (la composition de l’atmosphère pour ce qui nous concerne).

La taille des particules contenues dans l’atmosphère a donc un impact direct sur la couleur perçue.

Dans le ciel, elles sont beaucoup plus petites que les longueurs d’ondes de la lumière ce qui sélectionne la couleur bleue.

Si ces particules sont de taille importante, la diffusion n’est plus sélective et c’est le blanc qui prend le dessus. Par exemple, « les gouttelettes d’eau en suspension dans les nuages et les brouillards sont d’une taille très supérieure à la longueur d’onde de la lumière. La diffusion se réduit alors à des réflexions multiples à la surface des gouttelettes ce qui explique la couleur blanche des nuages, avec des nuances de gris selon la quantité de lumière solaire absorbée. »

 

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Col de l'asclier au milieu d'une mer de nuages... blancs © Gaël Karczewski - Parc national des Cévennes

 

René Moreau et Jöel Sommeria expliquent également dans leur article qu’à des échelles intermédiaires, lorsque la taille des particules est proche des longueurs d’ondes de la lumière, une nouvelle théorie, celle de la diffusion de Mie, impose une couleur grisâtre légèrement bleutée.

Or les particules des aérosols, des fumées et… des pollens ont une taille proche des longueurs d’onde de la lumière !

 

A retenir :

 

Les forêts, qui émettent des pollens et des micro-billes d’isoprène, sont donc bien la principale origine de la couleur bleue que l’on voit.

La taille de ces particules est proche des longueurs d’onde de la lumière et, suivant leur quantité,  elles donnent ce bleu grisâtre si caractèristique.

Ajoutons à cela l’impact de la distance qui a également une influence sur la couleur : plus l'objet est éloigné et plus le contraste diminue et moins les couleurs de l’objet sont saturées.

Nous voilà donc avec une explication, certes ici largement vulgarisée, mais très intéressante sur le secret des « inextricables montagnes bleues » !

 

Notre « période bleue » s’achève ici mais elle continue bien sûr dans nos montagnes… inextricables !

Merci à Robert Louis Stevenson ainsi qu'à tous les observateurs et amoureux des Cévennes et aux agents du Parc qui ont contribué à cette enquête.

 

Ps: N’hésitez pas à nous contacter pour compléter cet article ou corriger d’éventuelles approximations. Vos suggestions permettront d’affiner l’enquête ! (communication@cevennes-parcnational.fr ou sur nos réseaux sociaux)

 

Pour aller plus loin:

 

 

 

Bonus : Vos commentaires les plus drôles, poétiques ou décalés !

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  Sur Facebook

Sandrine C. : " C'est parce qu'il y avait la mer avant. C'est pour s'en souvenir."

Stéphan A. : "C'est la seule couleur en magasin ces jours-ci dans la catégorie des biens indispensables. Je pense."

John E. : " Moi je sais ! "

 

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  Sur Twitter

Jean Pierre M. : " Nous, on est verts de ne pas pouvoir se déplacer ! "

 

  • Par email

Athanase: "Comme Dieu est un fumeur de havane, c'est certainement dû à ses volutes bleues."

 

 

 

Depuis le signal de Ventalon - Emilien Herault - Parc national des Cévennes
Les "inextricables montagnes bleues" depuis le signal de Ventalon © Emilien Herault - Parc national des Cévennes