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Une journée dédiée aux enduits traditionnels avec l'Ecole d'Avignon

Patrimoines
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Le 23 octobre dernier, le Parc national des Cévennes a organisé une journée d’échanges et de pratique sur les enduits à la chaux et aux sables locaux, en partenariat avec l’école d’Avignon, Centre de Ressources pour la Réhabilitation du Patrimoine Architectural.
 

Jeté/recoupé, fouetté à la branche de buis, à pierre vue... des techniques ancestrales toujours d'actualité

Les participants (artisans, membres de l’association Maisons Paysannes de France et Les métiers du patrimoine, architecte des bâtiments de France de Lozère et techniciens du Parc) ont pu réaliser 7 échantillons d’enduits traditionnels (jeté/recoupé, fouetté à la branche de buis, jeté au balai, lissé à la truelle) avec des sables de granite, de calcaire et de schiste sur le mur d’enceinte du château de Florac, qui resteront visibles depuis la cour.

 

  • Enduit jeté/recoupé

Cette technique consiste à projeter de la chaux mélangée à du sable, puis de la recouper au tranchant de la truelle, pour assurer la protection des maçonneries avec le minimum de mortier. Cet enduit économique est appliqué en une ou deux couches ce qui donne un aspect de surface grossier, aux aspérités plus ou moins marquées.
 

 

  • Enduit fouetté à la branche de buis

Cette technique s'observe principalement en milieu rural. Elle donne un aspect caractéristique oû se dessinent de petites vagues. Facile à appliquer, l'enduit est composé à partir de chaux et d’un agrégat local (sable fin, sable terreux, limon et parfois terre).

La branche de buis peut être remplacée par un balai ou un petit fagot composé de branches (Genêt, Cyprès, Olivier) assemblées.

 

  • Technique du rejointoiement / Joints à pierre vue

Cette technique plus récente consiste à combler les vides entre les pierres d'une façade.

Elle s'opère sur la maçonnerie de moellons du bâti modeste dont les joints se sont dégarnis au fil du temps et des intempéries. Lorsque les joints sont épais et "beurrés", c'est-à-dire largement couvrants, ils assurent une protection contre les infiltrations d'eau et consolident la maçonnerie de pierre.

Ces travaux s'effectuent en une ou deux couches avec un mortier de chaux hydraulique naturelle et sables locaux.

 

L’objectif de la journée, animée par Isabelle Rolet, intervenante à l'Ecole d'Avignon, était double :

  • D’une part, échanger sur l’histoire, les caractéristiques et la restauration des façades du patrimoine bâti cévenol.
  • D’autre part, expérimenter différents mortiers et techniques d’application avec les sables et terres disponibles sur le territoire.

Des questions comme l’approvisionnement en chaux et en sable, l’entretien d’enduits anciens encore en bon état, l’organisation de formation pour les artisans ont été abordées au cours de cette journée.

 

Le partenariat entre l'Ecole d'Avignon et le Parc national des Cévennes

Cette journée s'inscrivait dans le cadre d’un partenariat avec l’Ecole d’Avignon, chargée de concevoir trois cahiers de recommandations techniques pour le Parc (enduits, maçonnerie et menuiseries).

Ces brochures, à destination des habitants, des élus et des artisans intervenant en cœur de Parc serviront à promouvoir les bons gestes et le choix des matériaux locaux. Elles seront disponibles en début d’année prochaine.