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Comprendre les interactions entre apiculture et agropastoralisme sur le mont Lozère

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 © Gabriel Gonella 

 

Une thèse qui a débuté en 2020 a pour objectif d’identifier les ressources florales utilisées par les apiculteurs et de comprendre comment les différents systèmes d’élevage contribuent à leur production.

 

Les paysages agropastoraux sont constitués par des mosaïques de milieux complexes du point de vue des ressources florales, utiles à l’apiculture. Les mesures de nectar et de pollen donnent des résultats variables, et les espèces à échantillonner sont très nombreuses. Pour caractériser les ressources florales du mont Lozère, Gabriel Gonella, doctorant en agronomie système et géographie à l'INRAE et l'INP Toulouse, s’est plutôt appuyé sur l’expérience des apiculteurs et apicultrices à travers des entretiens.

« La production de ressources florales par l’agropastoralisme est moins directe qu’en plaine, où il est par exemple facile d’établir une relation entre la plantation de colza et la disponibilité de ressources florales. Dans une prairie par exemple, il est très difficile de connaître précisément les espèces butinées par les abeilles tant elles sont nombreuses et variables d’une année sur l’autre. Il m’a donc semblé plus pertinent de travailler à l’échelle des différents milieux : prairies, landes plus ou moins ouvertes, différents types de bois... ». Les paysages façonnés par les pratiques agropastorales fournissent des ressources florales variées au fur et à mesure de la saison apicole.

 

Autant de pratiques que d’apiculteurs

 

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© Olivier Prohin - PNC

En fonction de leurs itinéraires techniques, tous les apiculteurs n’utilisent pas ces ressources de la même manière. Certains n’exploitent que les landes à callune à la fin de l’été. D’autres profitent de la miellée "toutes fleurs de montagne", issue des prairies et des landes plus basses en altitude, en juin. Seuls ceux qui hivernent sur le mont Lozère profitent des ressources printanières fournies par certains buissons et arbres (saules, merisiers, prunelliers...).

En compagnie d’une stagiaire de SupAgro Montpellier, le doctorant a par ailleurs interrogé les agriculteurs pour comprendre le fonctionnement de leurs exploitations afin de déterminer comment les différents systèmes d’élevage peuvent contribuer à la production de ressources florales.

« Le pâturage et les fauches sont par exemple des pratiques agricoles essentielles au maintien des milieux qui fournissent les ressources florales à l’origine du miel de montagne.

En même temps, d’autres pratiques telles que la fauche précoce suscitent des controverses. Des pratiques favorables au maintien de milieux riches en ressources florales et d’autres moins coexistent le plus souvent au sein d’une même exploitation, mon travail consiste à comprendre leurs interdépendances ».

 

La thèse a également pour objectif d’identifier les freins et les leviers à la mise en place de pratiques agricoles favorables à l’apiculture.


Dans l’après-guerre, l’apiculture faisait encore souvent partie intégrante des exploitations agricoles. Si ces deux milieux se sont éloignés depuis, les échanges sont encore fréquents, notamment en ce qui concernent l’emplacement des ruchers. De nombreuses initiatives institutionnelles tendent aujourd’hui à rapprocher encore plus les deux professions.

 

 

 

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 Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc "De serres en valats". Son Grand angle vous permettra de découvrir les actions mises en place par l'établissement public dans le cadre du programme pollinisateurs. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien.

 

 

Pour aller plus loin: