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Sur les pas des Huguenots... et des Vaudois en France

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Sur les pas des Huguenots et des Vaudois... l'occasion de traverser des paysages inspirants © Yannick Manche - Parc national des Cévennes

 

Sur les Pas des Huguenots et des Vaudois est un itinéraire international de grande randonnée.

C’est à la demande de descendants de réfugiés partis en exil lors de la répression envers les protestants entre 1680 et 1715 et particulièrement au moment de la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, que ces chemins évoquant cette marche vers la liberté ont été retracés.

Les sept branches du parcours en France (Dauphiné, Lubéron, Cévennes, Méditerranée, Queyras et les deux du Piémont) représentent ensemble un linéaire de 1.819 km auquel s’ajoutent les itinéraires locaux de découvertes tels le chemin camisard long de 146 km, lui-même augmenté de ses quatre boucles d’interprétation proposant ainsi 398 km de randonnées en Cévennes et très prochainement 120 km d’Aigues-Mortes à Mialet.

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Le chemin camisard illustre le lien qu’il y a entre la résistance à l’intolérance religieuse du pouvoir royal et le départ en exil. C’est en effet lors de l’arrestation de sept jeunes gens quittant les Cévennes pour aller se réfugier en Suisse en juillet 1702 que les Cévennes se soulevèrent, dans un contexte d’oppression particulièrement exacerbé.

Ce fut une insurrection populaire, une lutte pour la liberté de conscience, sans chefs de guerre autres que ceux qui se levèrent pour prendre les armes. Il est dit que ce fut la première guérilla en Europe et de fait, les camisards ne furent jamais plus nombreux que le dixième des troupes royales qu’ils tinrent en échec durant deux ans. Ces évènements connurent un important retentissement eu Europe puisqu’ils portaient atteinte à l’absolutisme de Louis XIV. Ils ont été très suivis par les puissances alors opposées au roi et les cartes des Cévennes ont alors circulé dans de nombreux pays. 

Ainsi que l’écrivit Jules Michelet : « Il n’y a rien de semblable à l’affaire des Cévennes dans l’histoire du monde. ».

La reconnaissance comme Itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe est une invitation à organiser tout au long de ces parcours des rencontres et des manifestations culturelles sur la résistance à l’intolérance, l’histoire du Refuge et de l’Exil Huguenots et des Vaudois ainsi que sur les thèmes qui y sont liés : la liberté de conscience et les Droits de l’Homme, la lutte pour la tolérance et la liberté, les migrations et la citoyenneté européenne.

Tout en invitant à la découverte des paysages, de l’environnement et du patrimoine des vallées cévenoles et de la plaine languedocienne, ces randonnées invitent à réfléchir :

« Les paysages, les espaces ne sont pas uniquement des réalités présentes, mais aussi largement des survivances du passé. Des horizons révolus se dessinent, se recréent, pour nous, à travers les spectacles offerts : la terre est, comme notre peau, condamnée à conserver la trace des blessures anciennes. » (Fernand Braudel, « L’Identité de la France).

En Cévennes les blessures anciennes, cicatrices et rappels du passé sont comme des témoignages pour comprendre le présent et préparer l’avenir, avec toujours la question de savoir si face à l’intolérance et à l’oppression, il faut résister - sur place - ou s’exiler.

Cet article a été écrit par :

  • Hubert Pfister / association Drailles et Chemins Camisards / Vice-président de l’association Sur les pas des Huguenots et des Vaudois
  • Henry Mouysset / Chargé de mission dans le Gard pour l’association Sur les pas des Huguenots et des Vaudois
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