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Les populations de rapaces du Parc, 50 ans d’évolution

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Aigle juvénile Crédit photo Emilien Hérault PNC
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Bondrée apivore (Pernis apivorus) Crédit photo Emilien Hérault PNC
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Circaète Jean-le-Blanc Crédit photo Emilien Hérault PNC
Il y a 50 ans, naissait le Parc national des Cévennes. A la fin des années 60, les populations de rapaces sur le territoire du Parc et au niveau national étaient en déclin significatif.

Les raisons ? Ils étaient considérés à tort, et souvent par méconnaissance, comme des ennemis. Des primes étaient mêmes versées pour l’abattage des rapaces dits « nuisibles ». Ils étaient donc piégés, tirés ou encore empoisonnés. Ces actions ont même conduit jusqu’à l’extinction de certaines espèces en France et plus localement à la disparition de certaines populations, comme celle du vautour fauve dans les Cévennes. Les pesticides organochlorés aujourd’hui interdits, affectaient également, le développement des œufs des rapaces situés en bout de chaîne alimentaire.

Heureusement, la perception des hommes à leur égard a changé, et depuis 1972, tous les rapaces sont protégés en France. Actuellement, il est possible d’observer 39 espèces de rapaces, dont 9 nocturnes, sur le territoire du Parc national des Cévennes ; 25 d’entre-elles s’y reproduisent, d’autres s’y nourrissent ou le traversent simplement lors de mouvements migratoires.

Le retour de bon nombre de rapaces a été favorisé, par plusieurs mesures de conservation mises en place par des agents du Parc, tels que Jean-Louis Pinna, Jean Bonnet, Bernard Ricau, Jean-Pierre Malafosse et bien d’autres. Des « périmètres de quiétude» ont par exemple été instaurés autour des aires (nids) de rapaces afin de préserver la tranquillité des oiseaux, essentielle à leur reproduction. Les programmes ambitieux de réintroduction des vautours, menés en partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux et le monde agricole pour la mise en place d’un réseau de placettes d’alimentation sur le territoire font partie des mesures de conservation réalisées par le Parc. D’autres mesures sont actuellement développées. Fin 2019, des contrats ont été signés avec des agriculteurs des vallées cévenoles pour maintenir des landes à genêts favorables à la nidification du busard cendré. Ce rapace migrateur est en nette régression depuis la fin des années 90, en partie à cause de la perte d’habitat favorable à sa reproduction.

Grâce à la collaboration de nombreux partenaires professionnels, associatifs et d’ornithologues passionnés, le PNC effectuent des suivis chaque année sur les rapaces.

Un groupe « rapace » constitué d’agents de l’établissement, et réparti sur l’ensemble du territoire du Parc, peut par exemple, conseiller sur:

- les dates à éviter concernant les coupes forestières.

- les solutions face aux prédations ponctuelles de rapaces sur volailles.

- la conservation d’habitats favorables aux rapaces.

- la participation aux recensements et suivis…

Enfin, des animations sont régulièrement proposées sur cette thématique par des agents et il ne faut pas hésiter à y participer pour en savoir plus sur ces espèces dont nous avons encore beaucoup à apprendre...