Share

Thèse sur l'abeille noire et la ruche-tronc cévenoles

ruche_tronc_gkarcewski.jpg
Intérieur d'une ruche-tronc. Crédit : Gael Karczewski - PNC
rucher_tronc_ymanche.jpg
Rucher-tronc dans la vallée de Trabassac. Crédit : Yannick Manche - PNC
De 2011 à 2014, Ameline Lehebel-Peron, étudiante en doctorat de l'université Montpellier II, a travaillé à l'écriture de la thèse "L’abeille noire et la ruche-tronc - Approche pluridisciplinaire de l’apiculture traditionnelle cévenole : histoire, diversité et enjeux conservatoires". Initiée par le Parc national des Cévennes, cette étude, menée en collaboration avec le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive-CNRS de Montpellier, visait à connaître et comprendre les problématiques apicoles anciennes et à mieux se projeter dans l'apiculture actuelle.

Le travail est composé de trois parties. L'objet de la première est l'habitat, la ruche. Les documents d'archives permettent d'affirmer que les ruches-troncs sont apparues en Cévennes à la fin du Moyen Âge, puis se sont développées et maintenues jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Le passage de la ruche-tronc à la ruche à cadres moderne s'est réalisé progressivement au cours du siècle dernier. Les témoignages des anciens Cévenols ont permis d'appréhender les pratiques, les savoirs et les savoir-faire associés à ces ruchers traditionnels. Enfin, le micro-environnement des ruchers a été caractérisé grâce à des analyses spatiales qui viennent corroborer le discours local sur l'emplacement idéal d'un rucher.

L'abeille noire est au cœur de la deuxième partie. De l'abeille commune à l'abeille « noire agressive », les considérations du milieu apicole sur l'abeille locale ont évolué au cours du siècle écoulé. Un état des lieux de la population d'abeilles a été réalisé en utilisant la morphométrie géométrique, puis l'ADN mitochondrial. La morphométrie permet de dire que les 2/3 de la population d'abeilles des Causses et des Cévennes sont constitués d'abeilles noires. L'étude de l'ADN mitochondrial nous alerte néanmoins sur le taux élevé d'introgression dans ces populations. Cette introgression touche autant les populations d'abeilles élevées en ruches à cadres que celles maintenues en ruches-troncs. Ces populations ne se démarquent pas génétiquement l'une de l'autre.

La dernière partie de ce travail concerne la conservation du patrimoine apicole par l'établissement public du Parc national des Cévennes. Elle détaille les moyens et actions passés, présents, ainsi que les difficultés et les perspectives de conservation pour la ruche-tronc et l'abeille noire en contexte d'aire protégée. Cette partie met en exergue l'impérieuse nécessité d'une concertation entre les divers acteurs, axée sur une intégration de plusieurs types de savoirs — local, scientifique, d'expert — qui tienne compte des changements sociaux, économiques et écologiques auxquels la région des Cévennes est soumise.

 

Consulter la thèse d'Ameline Lehebel-Peron sur le portail documentaire interuniversitaire de Montpellier

L'apiculture dans les Cévennes