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A la découverte des pollinisateurs du Parc national des Cévennes, épisode 1 : les papillons

Avec notre série : "A la découverte des pollinisateurs du Parc national des Cévennes" nous vous proposons une mise en lumière de quelques espèces qui participent activement à la reproduction de nombreux végétaux et pour lesquelles le Parc a lancé un grand programme "Pollinisateurs : mission reconquête".

Les magnifiques illustrations de Julien Norwood, spécialement créées pour l'occasion, nous accompagneront tout au long du voyage.

 

Pour ce premier épisode, nous vous proposons de découvrir 5 espèces emblématiques de "lépidoptères" (du grec lepidos : écailles) un ordre d'insectes dont la forme adulte est communément appelée papillon, dont la larve est appelée chenille, et la nymphe chrysalide. Des animaux fascinants caractérisés par 2 paires d’ailes membraneuses recouvertes d’écailles colorées. La plupart récoltent le nectar des fleurs avec leur longue trompe qui est enroulée en spirale au repos.

 

 

 

 

L’Apollon

Parnassius apollo

 

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Illustration : Julien Norwood

 

Cette espèce protégée est l’un des lépidoptères les plus menacés d’Europe.

Il affectionne les pelouses et éboulis ensoleillés entre 600 à 2 500 mètres d’altitude. Le réchauffement climatique menace fortement cette espèce, notamment en limite de son aire de distribution (Causses).

Sa présence dans le Parc national des Cévennes représente un fort enjeu. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place un suivi précis et régulier afin d’observer la dynamique de la population.

En effet, le Parc a perdu plusieurs populations dont notamment celles de l’Aigoual et du Mont Lozère. Si vous avez la chance de le croiser, n'hésitez pas à nous tenir informés en nous envoyant le lieu d'observation et une photo à : communication@cevennes-parcnational.fr

 

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 Famille : Papilionidae

 

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 Taille : 9 cm

 

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 Flore butinée : Centaurées, chardons et divers scabieuses. En zones rocailleuses, la présence des plantes grasses (Sedum (orpins) et Sempervivum) dont se nourrissent les chenilles demeure un élément déterminant.

 

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 Localisation : cette espèce est localisée sur les massifs montagneux. Sur le Parc national des Cévennes sa présence se cantonne sur les Causses Méjean et Sauveterre.

 

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 Particularité étonnante : lorsqu'il est dérangé par temps froid, l'Apollon d’un coup découvre les quatre ocelles rouges de ses ailes postérieures, en émettant un son crissant tout en en frottant vivement ses pattes contre la base de ses ailes.

 

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Période d'observation : les chenilles d’avril à juin puis les adultes en juin / juillet

 

 

Le Moro Sphynx 

Macroglossum stellatarum

 

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Illustration : Julien Norwood

 

Ce papillon possède une très longue trompe qui lui permet de butiner les fleurs, en vol stationnaire, à la manière des colibris.

Il fréquente les prés, les buissons et les jardins. Il butine généralement le nectar des fleurs que les autres insectes ne peuvent atteindre.

 

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  Sphingidae

 

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  3 à 4 cm de long

 

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  Sauges, lavandes, et autres fleurs violettes, bleues ou blanches qui ont des corolles en tube (géraniums, primevères, vipérines…). La chenille a besoin de gaillets pour se développer.

 

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 Ce papillon est présent durant la saison chaude dans tous les départements de France métropolitaine. C’est un insecte migrateur dont l'aire de répartition englobe une grande partie de l'Eurasie et l'Afrique du Nord. Dans le Parc national des Cévennes, il est présent sur les massifs de l'Aigoual, Causses-Gorges et Mont-Lozère.

 

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  Son vol est d'une précision et d'une rapidité peu communes : il peut atteindre 50 km/h, ce qui le place parmi les papillons les plus rapides. Il est également actif même si les températures sont élevées, et même sous la pluie.

 

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 Observable en vol d’Avril à Août

 

 

 

Le Cuivré de la verge d’or

Lycaena virgaureae

 

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Illustration : Julien Norwood

 

 

Cette espèce est présente dans des milieux ouverts et fleuris (prairies, pelouses, clairières) de moyenne montagne (entre 1 000 m et 2 000 m d'altitude).

 

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  Lycaenidae

 

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  30 à 35 mm

 

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  Apiacées (Pied-de-Chèvre, Petit boucage), Astéracées (Eupatorium), l’Origan et les Valérianes. Oseille commune (Rumex acetosa).

 

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 En France, cette espèce est observable dans les Alpes, le Massif central et dans les Pyrénées. Dans le Parc national des Cévennes, elle est présente surtout sur les massifs Aigoual et Mont-Lozère.

 

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  Le nom vernaculaire fait référence à la plante à fleur, "Verge d’Or", que Carl von Linné, le célèbre naturaliste suédois avait prise par erreur pour la plante hôte de cette espèce.

 

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 Observable en vol de juillet à septembre

 

 

 

L’Hermite

Chazara briseis

 

 

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Illustration : Julien Norwood

 

L’Hermite est un papillon caractéristique des pelouses sèches à végétation plutôt basse et se rencontre surtout sur les sols calcaires et caillouteux, des conditions indispensables à sa présence.

Les œufs sont pondus séparément sur des feuilles de fétuques sèches au ras du sol. Les chenilles se nourrissent sur les graminées (Festuca, Sesleria, Bromus).

Cette espèce présente un fort enjeu de conservation sur le territoire du Parc national des Cévennes. Il est aujourd'hui classé vulnérable sur la liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine.

 

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  Nymphalidae

 

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  24 - 35 mm

 

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  Scabieuses, chardons et cirses

 

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 En France, l’espèce est présente en Auvergne-Rhône-Alpes, en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans le Parc national des Cévennes, cette espèce est présente sur le Causse Méjean et le Causse du Sauveterre. Une enquête a débuté en 2022 pour localiser précisément ses populations.

 

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  Ce papillon fait partie des plus menacés de France car, depuis 1980, il a disparu de 72% du territoire où il était initialement présent. L’abandon de l’élevage ovin extensif entraîne un embroussaillement et donc la disparition de son habitat.

 

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 Observable en vol de juillet à septembre

 

 

 

Le Paon du jour

Inachis io ou Aglais Io

 

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Illustration : Julien Norwood

 

Le Paon du jour affectionne les prairies, lisières et jardins. Malgré sa popularité et sa rusticité, le Paon du jour connaît localement une régression de ses populations. Majoritairement en cause, la disparition de sa plante hôte, l’ortie, qui souffre de sa mauvaise réputation et d’un usage intensif d’engrais azotés dans l’agriculture.

Ce papillon souffre aussi des fauches mal gérées. En effet, il passe un long moment de son cycle de développement sur les mêmes plantes et peut pâtir de leur coupe au mauvais moment.

 

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  Nymphalidae

 

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  5 à 6 cm

 

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  Très nombreux types de fleurs (ronce, sureau, fleur de lierre…). Sa plante hôte est l’ortie.

 

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 Cette espèce est très commune en France et elle peut être partout dans le Parc national des Cévennes.

 

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  C’est un des rares papillons à vivre plus d’un an et résister à une température allant jusqu’à -20°C ! Un antigel naturel (le glycol) parcourt son corps et lui permet de résister au gel.

 

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 Observable en vol de février à octobre.

 

 

La chronique pollinisateurs

 

Camille

 

Retrouvez la chronique de Camille Savary, chargée de mission pollinisateurs au Parc national, sur les lépidoptères, diffusée sur radio Inter'Val

 

 

 

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A la découverte des pollinisateurs du Parc

 

 

Pour aller plus loin :