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Haies spontanées : quelques conseils pour que la nature puisse faire son travail !

Dans le cadre de l’opération « Plantons des haies mellifères » coordonnée par le Parc national des Cévennes, des formations ont été organisées pour les agriculteurs avec Agroof et le Copage afin de favoriser la régénération naturelle des haies.

L'occasion de revenir sur l'intérêt des haies spontanées et de partager quelques conseils pour laisser la nature faire son travail.

 

 

Les nombreux intérêts de la haie

De manière générale, les haies présentent de nombreux intérêts :

  • brise vent et pare-neige,
  • stabilisation du sol,
  • production de fruits,
  • production de bois
  • apport de fourrages pour les animaux (rame des frênes, des merisiers, etc.)

Elle sert bien sûr également de corridor écologique à la biodiversité qui va s’y réfugier et s'y nourrir.

En bordure d'un champ, les haies ont un impact important sur les rendements agricoles car elles jouent leur fonction de protection.

 

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© Eric Dessolier - Parc national des Cévennes

 

La régénération naturelle assistée : intervenir le moins possible pour laisser faire la nature

Le principe de la régénération naturelle assistée est de laisser la haie se développer naturellement en intervenant très peu.

Cette méthode simple à appliquer permet donc une économie de temps et d’argent. Le développement spontané de la haie sans passer par de la plantation assure le développement d’essences locales adaptées aux conditions du milieu (climat, sol).

L’origine génétique des plants a en effet une grande importance sur l’efficacité de développement de la haie. Pour un milieu donné, un plant issu d’une graine locale sera mieux adapté qu’une graine dont l’origine génétique provient d’un milieu avec des conditions différentes en termes de sol et de climat. Le passage de la faune sauvage va participer à l’apport naturel de graines locales.

Par ailleurs, un plant poussant "naturellement" sera probablement plus résistant qu’un autre qui aura été planté, compte tenu du processus de germination lui-même.

 

Les étapes de l’installation d’une haie champêtre par régénération naturelle assistée

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Source : Association Française d’Agroforesterie

 

Un sol présentant un faible couvert végétal (stade 1) va accueillir des espèces pionnières (ronce, prunellier) qui colonisent des milieux ouverts à la lumière (stades 2 et 3).

Cet embroussaillement est une étape nécessaire car il va créer des conditions favorables à l’installation d’arbustes et d’arbres qui vont constituer la haie (stades 4 et 5). En effet, cette strate buissonnante va protéger efficacement contre les cervidés les jeunes plants car ceux-ci seront moins visibles et moins accessibles. Les essences épineuses (prunellier, églantiers) vont renforcer cette protection.

Au bout de quelques années, la haie sera constituée d’arbres et d’arbustes. A noter que la strate herbacée est importante, elle fait partie de la haie et vient enrichir sa diversité floristique. Cet ourlet herbacé sert de zone tampon entre la haie et la parcelle et de nombreux insectes y trouvent refuge.

C’est la combinaison des strates herbacées, arbustives et arborées qui va déterminer tout le potentiel de la haie pour la biodiversité et les cultures.

Même si ce phénomène se fait naturellement, il peut être favorisé avec quelques mesures simples à mettre en place.

 

 

Nos 4 conseils pour favoriser les haies spontanées

 

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 Conseil n°1 : Mettre en défend la zone de la future haie

 

Afin de favoriser le développement de la haie, une mise en défend (clôture) sur une zone assez large permet de protéger la haie contre les cervidés, le bétail… En effet, certaines essences, comme le noisetier, sont très appétentes.

Idéalement, il convient de laisser un espace d’au moins 4 m de large pour que la haie puisse avoir assez d’espace pour se développer. Cela peut bien évidemment être adapté en fonction de l’espace disponible.

 

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© Camille Savary - Parc national des Cévennes - 17/11/2022

 

 

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 Conseil n°2 : évaluer l'intérêt de complémenter la haie

Il est possible de complémenter la haie avec de jeunes plants forestiers, retrouvés dans le milieu.

En cas d’achat auprès d’une pépinière, privilégier la marque « végétal local » qui garantit l’origine génétique du plant.

Les arbres déjà développés offriront une protection au jeune plant.

 

 

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Conseil n°3 : des protections pour limiter l’impact de la faune sauvage.

Il peut parfois être intéressant de mettre en place des protections autour des jeunes plants. Des résidus de coupes de branches peuvent par exemple servir de protection naturelle.

Les protections basses protègent des rongeurs tandis que les protections hautes protègent des cervidés.

 

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© Camille Savary - Parc national des Cévennes - 17/11/2022

 

 

 

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 Conseil n°4 : Privilégier un paillage naturel (copeaux de bois, écorce de pin)

 

Le paillage a de nombreuses vertus.

Il enrichit le sol, protège contre le froid en hiver et retient l’humidité ce qui permet de limiter l’utilisation de l’eau pendant l’été.

Il évite également la concurrence des adventices* avec les jeunes plants.

* adventice : également appelée « mauvaise herbe », ce terme désigne une plante qui pousse dans un milieu aménagé sans y avoir été intentionnellement introduite.