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Calandreto l'Espagnol et Eglazine la Parisienne

Faune

A l’occasion de l’opération de lâcher qui aura lieu le 9 mai prochain, nous vous proposons de revenir sur l’histoire des 11 gypaètes qui se cantonnent actuellement dans les Grands Causses.

Aujourd'hui, Calandreto et Eglazine !

 

 

 

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Calandreto l'Espagnol

 

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Calandreto, âgé de quelques mois © DESCAVES Bruno - Parc National des Cévennes

 

Originaire d’Haringsee en Autriche, Calandreto est un mâle né en 2017. A l’âge de 3 mois, ce dernier arrive dans les Grands Causses pour y être relâché.

Tout comme la plupart des gypaètes du parc, il débutera son escapade caussenarde dans la cavité de réintroduction des Gorges du Trévezel. Durant les premières semaines, notre oiseau va s’habituer au site, sous l’œil attentif de l’équipe qui le suit. A l’âge de 4 mois, il prendra finalement son envol en compagnie des 2 autres gypaètes présents avec lui.

Après 15 mois passé à survoler les causses, il se rend dans les Pyrénées, bastion originel de nombreux gypaètes. Il enchaînera alors les allers-retours entre le Massif Central et l’Espagne.

En mai 2019, sa balise indique que l’oiseau est immobile, au cœur de l’Aragon, en Espagne… Gros moment de panique chez les gardes du parc et de la LPO qui vont mobiliser du personnel espagnol afin de vérifier si tout va bien. Heureusement, seule la balise détachée de Calandreto sera retrouvée. Notre gypaète sera vu le lendemain, finissant de rassurer tous les agents du Parc.

Désormais, il vit des jours paisibles dans les Causses mais il semblerait qu’il se soit trouvé une partenaire de vol…

 

Voici une carte représentant ses déplacements entre 2017 et 2019 :

 

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Eglazine la Parisienne

 

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Eglazine © DESCAMPS Régis - Parc National des Cévennes

 

Plus jeune que Calandreto, Eglazine est arrivée en Aveyron le 12 Juin 2020.

Durant plusieurs mois, cette femelle va sillonner les différents départements du parc. En Ardèche, surprise par la pluie battante, le brouillard et les vents impétueux, elle sera recueillie par la LPO pour lui permettre de reprendre des forces.

Relâchée rapidement dans les gorges de la Jonte, elle sera vite prise d’une envie d’explorer le monde et va même jouer la carte de la citadine. En effet, notre bel oiseau va se rendre à Paris !

Elle a donc survolé la Tour Montparnasse et l’Arc de Triomphe passant même une nuit en bordure de région parisienne. Son périple continuera jusqu’aux rives de la mer du Nord, où elle passera quelques temps aux alentours du Havre. Elle a stationné plusieurs jours sur la côte, en bordure de la Manche (Normandie et Pas-de-Calais), avant de reprendre sa route vers l’Est. Elle a alors atteint les Pays-Bas le 30 avril, après avoir parcouru plus de 3000 kilomètres.

Pendant trois semaines, Eglazine a fréquenté plusieurs sites dans le nord des Pays-Bas. Ensuite, elle a entamé une nouvelle excursion vers l’Est, rejoignant l’extrémité nord-est de l’Allemagne (jusqu’à l’île de Rügen). C’est sur cette partie de son voyage qu’Eglazine a procuré les plus vives inquiétudes aux personnes en charge de son suivi ; elle a alors survolé et traversé plusieurs parcs éoliens.

Finalement, Eglazine a effectué le trajet inverse et a fini par rejoindre, fin mai, le Parc National  Hoge Veluwe (Pays-Bas). Pendant près de quatre mois, Eglazine est restée fixée dans ce secteur, principalement cantonnée dans une partie calme et restreinte du parc ou sur un terrain militaire voisin. La région abrite plusieurs meutes de loups (l’espèce y a fait son retour naturellement), qui se nourrissent de cerfs élaphes, de sangliers, de chevreuils et de mouflons réintroduits. Le cantonnement d'Eglazine dans cette région pourrait donc être attribué à la présence des loups et à la quantité de ressource trophique disponible.

 

Voici une carte représentant ses déplacements entre juin 2020 et avril 2022 :

 

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Après cet important périple, Eglazine est revenue dans les causses, où elle a fait la rencontre d’un beau mâle qui n’est autre que Calandreto !  

Avec la perte de sa balise, ce dernier ne fut pas tout de suite reconnu par les membres du Parc et de la LPO. Mais au fur et à mesure des observations, la lecture de sa bague fut possible et on identifia alors notre superbe mâle relâché en 2017. Encore trop jeune pour pouvoir se reproduire, les deux oiseaux se contentent de survoler majestueusement les gorges et causses cévenols.

D’ici quelques années, nous espérons que ce couple en formation donnera naissance à un ou deux gypaétons !

 

 

Lâcher du 9 Mai

Un lâcher de deux gypaétons aura lieu le 9 mai à 10h au Camping de la Cascade à Salvinsac (commune de Meyrueis).

Lors de cet évènement ouvert au public, les jeunes oiseaux seront présentés et un temps d’échange avec les équipes du PNC et de la LPO sera prévu.

Vous êtes les bienvenus ! Et si vous ne pouvez pas être parmi nous, pas de panique, l'évènement sera retransmis en direct sur notre compte Instagram !

 

 

Le Gypaète barbu

Le Gypaète barbu est un grand vautour qui doit son nom à la touffe de plume qu’il porte à la base de son bec, les vibrisses. En plus d’être magnifique, il est surtout immense : il s’agit du plus grand oiseau d’Europe, avec une envergure comprise entre 2,70 et 2,90 mètres en moyenne !

Très important dans la chaîne alimentaire, il est le dernier maillon du processus d’équarrissage. Il ne se nourrit non pas de la chair d’animaux morts, mais bel et bien de leurs os.

 

Le programme de réintroduction de gypaètes barbus dans les Grands Causses

Le projet a commencé en 2012 dans le cadre d'un partenariat entre la LPO, le Parc national des Cévennes et le Parc naturel régional des Grands Causses.

Il s'inscrit dans le Plan national d’actions en faveur du Gypaète barbu. Depuis 2015, il est intégré dans l'ambitieux programme européen LIFE Gypconnect.

Les poussins lâchés sont élevés en captivité par des adultes gypaète issus de centres d’élevages spécialisés et de zoos. Ce réseau d’élevage participe au programme européen pour les espèces en danger EEP.

L’objectif du programme est de reconstituer une population d’oiseaux qui avait disparue du sud du massif central mais également de faciliter les échanges d'oiseaux entre les populations de gypaètes alpines et pyrénéennes.

 

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Et d'ici là...

Vous pouvez suivre en direct l'un des poussins qui sera lâché le 9 mai à Salvinsac et qui grandit actuellement au centre d'élevage d'Asters, au conservatoire d'espaces naturels de Haute-Savoie !