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Observation d’un aiglon royal dans le Parc national

Faune
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L'aiglon royal à environ trois mois © Emilien Hérault PNC
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Aigle royal © Régis Descamps PNC
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Aigle royal © Jean-Pierre Malafosse PNC
Dans le cadre du suivi des rapaces prévu par la stratégie scientifique du Parc national, l’équipe des gardes-moniteurs  des vallées cévenoles assure le suivi des oiseaux sur le terrain pour mettre en place des mesures de conservation.

En 2016, l’équipe de terrain des vallées cévenoles suit un couple d’aigle royal sur la vallée de la Mimente. Le 25 février, l’accouplement est observé sur une vire rocheuse. Le 23 mars, les aigles descendent à plusieurs reprises dans une plantation de résineux et se posent dans un arbre. La localisation correspond à l’emplacement de l’aire (nid de rapace diurne) déjà occupée par ce couple en 2014.

Au cours du printemps, les gardes-moniteurs suivent régulièrement l’évolution de ce couple et de sa nichée. Deux jeunes sont nés mais un seul a survécu. L’aiglon quitte l’aire en début d’été. Il est régulièrement observé en vol avec ses parents.

A l’automne, afin de trouver un site propice à l'observation de l’aire sans perturber la tranquillité des rapaces, un garde-moniteur équipé grimpe jusqu’à l’aire inoccupée. Depuis le nid, il localise un point d’observation au sol qui permettra, dans les années à venir, d’étudier l’évolution de la nidification sur ce site si les aigles décidaient d’y revenir.

A cette occasion, de nombreux restes osseux présents dans le nid ont été récupérés et ont été transmis à un expert pour une identification et une analyse des proies consommées par l’aiglon. Le résultat est surprenant car treize proies ont été identifiées. Au final, ce sont sept espèces qui ont composé le régime alimentaire de l’aiglon avec au menu notamment : lièvre, jeune chevreuil, jeune sanglier et corneille noire.

ALIMENTATION ET POSTURE

L'aigle royal est un carnivore strict. Les masses musculaires et les viscères de ses proies sont la base de son régime.

Une posture fréquente après la capture consiste pour l'oiseau à couvrir la proie de ses ailes étendues vers le sol, le corps dressé et souvent les plumes du crâne hérissées, pendant plusieurs minutes, dans une position quelque peu figée et hiératique, observant attentivement du regard les alentours, avant d'entamer le dépeçage.

Ce type de comportement apparaît déjà au nid chez les poussins âgés de plus de six semaines, lors d'un apport de nourriture par un des parents.

Cette attitude assez particulière, qui se retrouve chez d'autres rapaces chasseurs, est interprétée comme une transition entre la violence extrême de la phase "attaque-capture" et la mise en route des mécanismes, plus calmes, d'alimentation.
Pour l'oiseau, ce comportement est une garantie de possession exclusive de sa proie.
 

(Source : L'aigle royal - Textes Bernard Ricau, garde-moniteur du Parc national des Cévennes - Photographies Vincent Decorde - Editions Biotope)