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Découverte d’un arbre exceptionnel dans le Parc national des Cévennes

Forêt
Alain Mailheutier, ouvrier forestier, a découvert un hêtre bien étrange, à la silhouette fantasmagorique. Dominique Lesiourd, technicien forestier à l’ONF et des agents du Parc national, Sandrine Descaves, technicienne forêt et Emeric Sulmont, garde-moniteur, ont identifié cet arbre très rare : un hêtre tortillard.
 
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Insolite, le hêtre tortillard est auréolé d'histoires, de légendes et de mystères © Emeric Sulmont PNC

 

Le hêtre tortillard (Fagus sylvatica tortuosa) est reconnaissable à son tronc tortueux et à ses branches et rameaux sinueux, tordus et retombants qui lui confèrent un port en forme de parasol. Sa  taille ne dépasse jamais cinq mètres de haut.

Le hêtre découvert dans le Parc national n’est pas un arbre soumis à des conditions rigoureuses, comme on en rencontre fréquemment sur les crêtes rocheuses. D’ailleurs, la présence autour de lui de hêtres ordinaires est un bon indice.

Son architecture végétale est inhabituelle et ne suit pas le schéma universel de séquence morphogénétique du hêtre commun dont le tronc est droit et vertical. Ici, le tronc est tortueux et divisé ; les tiges latérales se développent plus que la tige principale, et se comportent comme elle, comme s’il y avait réitération du schéma de l’arbre au niveau de chaque nouvelle branche. Cette réitération systématique est visible partout, et pas seulement en un point de l’arbre comme après un traumatisme. C’est un caractère spécial, transmis génétiquement, qui semble apparaître après une mutation.

La croissance du hêtre tortillard est très lente. Rare, il n’existe qu’en France, Allemagne, Danemark et Scandinavie. C'est donc la deuxième localité pour le Parc national, après ceux de Saint-Étienne-du-Valdonnez, qui se comptent sur les doigts d’une main. La population auvergnate actuellement recensée atteint, elle, une centaine d'individus dans la chaîne des Puys. Les 800 plus célèbres de France sont au cœur du Parc naturel régional de la Montagne de Reims, sis en Champagne-Ardenne, principale réserve mondiale de hêtres tortillards. La légende dit que les moines ont cultivé ces ‘Faux de Verzy’. Le mot « fau » désignait le hêtre en ancien français, dérivé du latin «Fagus» qui a donné aussi "fayard", le terme «hêtre» étant d’origine germanique.
 

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Hêtre tortillard © Emeric Sulmont PNC
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Hêtre tortillard © Emeric Sulmont PNC
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Hêtre tortillard © Emeric Sulmont PNC
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Hêtre tortillard © Emeric Sulmont PNC
21 mars, Journée internationale de la forêt

La découverte de ce hêtre tortillard nous rappelle combien nos villages, nos haies, nos forêts recèlent de trésors naturels. A l’allure souvent étrange et insolite, ces trésors sont aussi des réserves de biodiversité. Loin des arbres de production aux fûts droits, verticaux et pratiques pour l’exploitation ou le sciage, ceux-ci sont souvent gros ou très gros, vieux aussi, au port tourmenté créant autant de caches ou de cavités pour la faune. Loir, genette, abeille sauvage et autres insectes, hibou petit-duc… tous en profitent.

L’occasion de célébrer à côté de chez nous ou dans nos bois, en cette Journée internationale de la Forêt, ces arbres porteurs de richesse esthétique, culturelle ou naturelle.

 

 

Propriétaires forestiers, inscrivez-vous avant le 4 avril pour participer au "SylvoTrophée" !

Un concours pour récompenser la gestion durable des forêts du territoire du Parc national des Cévennes

 

Le Parc national organise la première édition du concours forestier "SylvoTrophée" en partenariat avec l’Inter-parcs Massif central (Ipamac) et le Centre régional de la propriété forestière (CRPF) d’Occitanie. Les propriétaires forestiers souhaitant y participer doivent s’inscrire au plus tard le 3 avril 2018 minuit. Ce concours vise à distinguer des forêts gérées de façon à produire du bois de qualité, tout en respectant l’environnement et les usages autres que sylvicoles.