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Un micro-mammifère dans le Parc national des Cévennes : la pachyure étrusque

Faune
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Avec ses 4 cm de long et ses 2 gr, la pachyure étrusque est l'un des plus petits mammifères au monde © Trebol-a derivative work: Materialscientist (d)
Rarement observée dans le Parc national des Cévennes en raison de sa taille lilliputienne, une étrange petite musaraigne a été découverte au printemps dernier par les gardes moniteurs sur la commune de Mandagout. 

Le 16 avril dernier, par une belle journée de printemps propice aux inventaires botaniques, l'équipe du Parc national arpente la commune méditerranéenne de Mandagout lorsqu'elle tombe sur le corps sans vie d'une petite musaraigne, au détour d’un traversier. Elle a dû se faire surprendre par les températures nocturnes encore fraîches en cette saison, et elle est comme endormie au milieu du sentier.

D’une taille inférieure à 5 cm (tête et corps) avec de longues vibrisses (poils tactiles qui contiennent des récepteurs sensoriels) qui dépassent largement la longueur de la tête et de grandes oreilles en choux-fleurs totalement glabres, son identité ne fait aucun doute : c’est une pachyure étrusque (Suncus etruscus) !

Cette minuscule musaraigne est très rarement observée dans le Parc national, et pour cause : en plus d'être de taille réduite, elle est particulièrement discrète. Avec ses 4 cm de long pour un poids d’à peine plus de 2 grammes, c’est l’un des mammifères les plus petits du monde, seulement détrôné, du fait de sa taille, par une chauve-souris birmane, le kitty à nez de porc (Craseonycteris thonglongyai).

Suncus etruscus détient également le record du métabolisme le plus élevé de tous les mammifères : avec près de 900 à 1 400 pulsations par minute, elle ferait rêver plus d’un athlète ! Le revers de cet extraordinaire dynamisme, c’est une longévité très courte, de 18 mois au mieux ! On la retrouve donc plus facilement dans les pelotes de réjection de certains rapaces nocturnes et plus particulièrement celles de la chouette effraie qui est la plus éclectique dans le choix de ses proies. Or, le secteur des basses Cévennes méridionales est pauvre en chouette effraie, espèce très rare dans le Gard, et c’est grâce à des animaux morts que l’on peut détecter le plus souvent la présence de cette discrète musaraigne.

Très sensible à l’humidité et au froid hivernal, la pachyure fréquente prioritairement les coteaux chauds et secs marqués par des réseaux de clapas ou de murets en pierre sèche dans lesquels elle trouve abri.